Le monde ne peut plus s’inscrire spontanément dans un cadre bipolaire, les deux leaders sont loin d’avoir la puissance des Etats-Unis et de l’URSS qui dominaient la guerre froide.
Cependant, si la tendance est plutôt à la multipolarité, en raison d’un équilibre entre préoccupations économiques et politiques, les tensions belliqueuses constatées ces derniers mois et même encore très récemment avec le conflit entre Israël et le Hamas pourraient redonner une prééminence à la dimension politique des relations internationales et finalement à provoquer une convergence vers la bipolarité.
Le développement économique ne pourra alors pas forcément contrebalancer le risque associé au politique faisant tendre le monde vers une nouvelle forme de bipolarité.
Dans le cadre multipolaire qui reste notre référence à court terme, les questions posées doivent l’être en écart par rapport au modèle dans lequel le monde évoluait auparavant. Trois constats:
Il y avait une coordination implicite qui facilitait l’allocation des ressources, participant ainsi au développement de tous.
Dès lors, les règles de l’OMC n’ont pas de raison d’être remises en cause.
Les pays développés ont importé de la désinflation des pays émergents qui disposaient d’une base industrielle plus large et d’une référence de coûts beaucoup moins importants.
Ces trois points sont remis en cause.
La mondialisation qui existe encore largement n’est plus aussi coordonnée et coopérative. Il suffit de voir les contrôles et les interdictions désormais faits sur les transferts de technologies.
La multipolarité incite à la flexibilité et à la réactivité. Dès lors, la tentation d’accords bilatéraux contrevenant aux règles de l’OMC pourraient être constatés. C’est donc plus d’hétérogénéité dans les comportements.
La capacité à importer de la désinflation n’est plus la référence. A la fois parce que les comportements sont plus hétérogènes, chacun agissant de façon plus égoïste mais aussi parce que les pays développés souhaitent rapatrier une partie de leur activité pour ne pas être soumis à des pénuries ou des rationnements. Mais dans ce cas, le coût de fonctionnement de l’économie n’est pas le même
Le nouvel équilibre ne sera pas celui que nous connaissions