La représentation de la macroéconomie est bouleversée.
La grande modération caractérisée par une faible volatilité de la croissance et de l’inflation est du passé. Le monde subit les conséquences d’une dynamique technologique concurrentielle, de chocs de politiques économiques et de la sortie d’un équilibre politique pérenne.
Deux niveaux d’analyse sont nécessaires pour appréhender les phénomènes macroéconomiques.
Le premier niveau est celui auquel on fait référence habituellement. Cependant, le cadre associé n’est plus celui qui a prévalu durant la grande modération. La dimension coopérative et coordonnée a vécu et à l’ouverture au monde a succédé la volonté d’une politique plus régionale, plus locale.
Mais, la nature du cycle n’est plus la même non plus. La dynamique technologique n’est plus simplement distribuée par les USA, la concurrence chinoise provoque une nouvelle confrontation.
La rente que les Américains tiraient de leur avance technologique est remise en cause.
C’est dans ce cadre qu’il faut analyser les politiques tarifaires du gouvernement Trump. Elles reposent sur un rapport de force qui n’est plus le cadre multilatéral d’avant.
La conjonction de ces éléments se traduira forcément par des réallocations de ressources et une volatilité plus importante des indicateurs macroéconomiques. Les règles sont différentes et ne sont pas appliquées partout de la même façon. Cela se traduira par des frottements et des ajustements parfois être violents.
Le deuxième niveau est conditionné par le changement d’équilibre politique du monde. La position prise par Donald Trump sur l’Europe et un monde conditionné par des puissances autocratiques obligent à repenser les priorités et la hiérarchie des politiques économiques.
Dans un tel régime, les options prises et les choix faits peuvent être brutaux et rapides. On le voit avec la prise de conscience européenne concernant les dépenses militaires. La fiabilité de l’OTAN n’étant plus aussi forte, les Européens doivent s’armer pour conserver leur autonomie. Cela se traduit alors par une allocation des ressources en faveur du militaire, mais également en faveur d’énergies décarbonées moins dépendantes des approvisionnements en provenance du reste du monde. Dès lors, la nécessité d’augmenter des dépenses se traduit par le besoin d’en réduire d’autres. Et l’obligation de revisiter le modèle social notamment de l’Europe.
Les chocs politiques et les conséquences en résultant auront des incidences macroéconomiques majeures et des risques de volatilité importants en raison de la brutalité des ruptures.
La volatilité des indicateurs macroéconomiques sera la composée de ces deux niveaux d’analyse de la macroéconomie. Les composantes de risque ne seront pas en phase. La dynamique risque d’être complexe à lire.
Elle le sera encore davantage puisque les risques sur le climat s’accentuent multipliant les évènements climatiques.