Pour la Fed, pas de changement de politique monétaire car la dynamique de l’économie ne s’améliore pas spontanément. La croissance est attendue à 2% en 2016, 2017 et 2018. Cela se traduit par un taux d’inflation qui converge lentement vers 2% en 2018. En d’autres termes, l’économie ne crée toujours pas de tensions et la Fed ne perçoit pas l’intérêt de changer de politique monétaire dans ce cadre.
Remonter les taux aujourd’hui serait prendre le risque de heurter l’économie, en créant potentiellement un choc négatif, alors qu’il n’est pas attendu d’inflexion haussière. Si la perception de la Federal Reserve ne change pas alors il est probable que l’on pourra aussi mettre une croix sur une possible hausse en juillet.
Cette analyse de la banque centrale va permettre de maintenir les taux longs au niveau bas actuel. Cela traduira des anticipations d’inflation faibles et déclinantes et une croissance attendue réduite dans la durée.
La Fed n’a, spontanément, aucune raison de remonter ses taux d’interêt ni en juin, ni en juillet. D’ailleurs la question reste posée sur le moment d’une remontée et d’une tendance haussière des taux de la Fed.
Ma perception
La principale raison du statu quo est que les données macro ne suggèrent en aucun cas une urgence à agir. Le taux de chômage est faible au regard des données historiques mais le faible taux d’activité suggère que le chiffre n’est pas forcément pertinent. On l’observe d’ailleurs via un taux d’emploi dont le niveau est encore très en dessous de ce qui était observé avant 2007.
Les tensions salariales sont limitées et ne créent pas de pressions sur l’inflation. D’ailleurs les anticipations d’inflation sont réduites et déclinantes. Dès lors, les taux longs traduisent ces anticipations réduites et l’absence d’attente d’une accélération de la croissance. La Fed se cale sur ces points et n’a pas de raisons de remonter son taux de référence.
En outre la politique monétaire à un effet asymétrique. Des taux trop bas trop longtemps peuvent engendrer un peu d’inflation, ce n’est pas très grave. Par contre une remontée des taux pourrait pénaliser durablement l’activité.
c’est pour cela que la banque centrale n’a pas de raison de se hâter
Graphique des anticipations de taux par l’ensemble du FOMC
Le cumul des points (dots) indiqués par chacun des membres du FOMC dérive encore vers la gauche par rapport à Mars. La volonté de la Fed d’en découdre rapidement avec la hausse des taux s’amenuise encore