Les points à retenir cette semaine dans la conjoncture économique
Point #1 – La dynamique de l’activité reste forte en janvier
La tendance robuste observée dans les enquêtes auprès des chefs d’entreprise à la fin 2016 se prolonge au mois de Janvier 2017. Les estimations avancées des enquêtes Markit pour la zone Euro, la France, l’Allemagne, le Japon et les Etats-Unis montrent une situation de croissance soutenue avec une accélération un peu partout dans le secteur manufacturier.
Ce qu’il faut retenir est la cohérence dans le profil des grands pays industrialisés.
On retrouve cette même allure dans les flux de commandes. Ceux ci progressent très rapidement et de façon cohérente. L’expansion se prolongera dans les prochains mois
Une raison majeure de ce changement dans le secteur manufacturier est la stabilisation du prix du pétrole à un niveau où l’or noir n’est pas trop cher. L’autre raison est la stabilité des politiques économiques depuis 2 ans. Les politiques budgétaires sont plutôt neutres ( avec éventuellement une contribution positive (US, Allemagne notamment) alors que les politiques monétaires restent très accommodantes. Les acteurs de l’économie dans un contexte financier (taux d’intérêt ) et réel (prix du pétrole) plus stable et incitatif ont ainsi la possibilité de développer de façon plus soutenable leur activité.
L’environnement global était jusqu’à présent un facteur favorable. Cela pourrait changer dans les prochains mois notamment en raison de la politique menée par la Maison Blanche.
Point #2 – En zone Euro les signaux sont solides
Les enquêtes nationales en zone Euro sont solides et traduisent la probabilité d’une croissance plus soutenue au cours des prochains mois. L’amélioration dans le secteur manufacturier va se traduire par une hausse des échanges intra-zone favorisant ainsi la croissance. Les attentes sur la croissance pourraient être, toutes choses égales par ailleurs, revues à la hausse (2%?)
Les trois enquêtes présentées ci dessous montrent des indices systématiquement au-dessus de leur moyenne de long terme (0 par construction). La tendance est à la croissance.
Le léger repli en France est dû à la consolidation du secteur des services après une progression très rapide en décembre.
En Allemagne, les anticipations semblent brouillées par la situation globale. Sur le 2ème graphe on remarque que ces anticipations se replient dans tous les secteurs alors que les indicateurs relatifs à la situation courante sont en progression.
Point #3 – Les ménages français sont optimistes
Pour la première fois depuis septembre 2007 les ménages ont une perception de leur situation qui est neutre. Depuis octobre 2007 ils percevaient un environnement plus défavorable que ce qu’ils imaginent comme étant la situation normale. C’est cohérent avec une dynamique solide des dépenses de consommation.
Point #4 – Croissance de 1.6% aux USA en 2016
La croissance de 1.9% en taux annualisé au dernier trimestre 2016 ne génère qu’une croissance de 1.6% en moyenne sur l’année. C’est nettement moins que le 2.6% constaté en 2015. Néanmoins, l’acquis pour 2017 à la fin de 2016 est de 0.9% ce qui est bien meilleur que ce qui était observé fin 2015(0.6%) Cela indique que les USA rentrent dans 2017 avec presque un point de croissance déjà acquis. C’est important.
Le cycle actuel est parmi les plus longs depuis la seconde guerre mondiale. C’est ce qu’indique le graphe ci-dessous. Seuls 3 cycles ont fait mieux dans les années 60, 80 et 90. La longueur du cycle des années 80 sera égalé le trimestre prochain.
On voit aussi sur le graphe que le profil actuel est le plus faible de l’après guerre. Comment imaginer dans ces conditions que la Fed puisse remonter ses taux d’intérêt trop rapidement?
La consommation des ménages reste le support majeur de la croissance (barre bleue). L’accumulation des stocks a aussi été importante. Le commerce extérieur a eu une contribution fortement en raison de la baisse des exportations alors que les importations augmentaient rapidement.
Le point à noter est la reprise de l’investissement tant du côté des ménages que des entreprises. Il faudrait que les dépenses en capital augmentent dans la durée pour sortir de la croissance réduite dans laquelle l’économie évolue. Les incertitudes récentes créent un doute.
Point #5 – Croissance de 2% au Royaume Uni
La croissance britannique a été de 2.4% en taux annualisé au dernier trimestre de 2016 (2.2% en 2015). Sur un an, la croissance est de 2% et l’acquis à la fin 2016 pour 2017 est de 0.9%, ce qui est important. On ne dispose pas encore du détail de ce chiffre.
On notera qu’au Royaume Uni aussi le taux de croissance depuis la reprise (2%) est nettement inférieur à ce qui était observé sur la première partie des années 2000 (2.75%).
Point #6 – Contraindre les flux migratoires c’est toujours contraindre la croissance
Cette semaine
PIB dans les grands pays de la zone Euro et les résultats définitifs de l’enquête Markit pour Janvier. L’emploi américain pour Janvier (vendredi)
Réunion de la Fed: pas d’attente particulière mais on sera attentif à l’éventuelle évocation de l’arrêt des achats d’actifs par la Fed. Cette thématique est maintenant récurrente dans le propos des membres de la Fed. (mercredi)
Pas d’attente du côté de la réunion de la Banque d’Angleterre
Bonne semaine à tous