La croissance s’accélère en zone Euro. Les données publiées ce 16 août confirment celles déjà disponibles lors de l’estimation avancée. Le PIB a progressé de 2.5% en taux annualisé après 2% au premier trimestre et 2.4% lors des trois derniers mois de 2016. Sur un an l’activité a progressé de 2.15% et l’acquis pour 2017, à la fin du deuxième trimestre, est déjà de 1.7% (si la croissance du PIB est nulle durant les deux derniers trimestres de 2017 alors la croissance moyenne sur l’année sera la même qu’en 2016.) Le graphe montre bien l’accélération observée depuis 3 trimestres.
Au regard des enquêtes menées auprès des chefs d’entreprise, la croissance sera supérieure à 2% en 2017 (2.1% pour Natixis AM)
L’accélération de la croissance au cours du premier semestre est observable dans tous les pays de la zone à l’exception de la Finlande. C’est ce que montre le tableau ci-dessous.
L’Espagne, l’Autriche, le Portugal et les Pays Bas ont un parcours impressionnant au cours du premier semestre. L’acquis à la fin des 6 premiers mois pour 2017 y est fort, nettement supérieur au chiffre de l’ensemble de la zone Euro. L’Allemagne fait un peu mieux que la zone Euro alors que la France est encore en retrait malgré l’amélioration constatée récemment. Ce retard s’observe via l’acquis pour 2017 qui n’est que de 1.4%. L’Italie retrouve une meilleure allure de croissance mais sa trajectoire reste très limitée. Elle retrouve de l’expansion mais à un rythme limité en raison de l’impact négatif persistant qu’a pu avoir la longue récession italienne.
La demande interne a un rôle majeur dans l’accélération de la croissance des pays de la zone. L’incertitude sur les politiques économiques est moindre et les acteurs de l’économie réagissent en fonction de leurs propres contraintes et non plus en fonction des attentes sur la politique économique et notamment sur la politique budgétaire. Cette réduction de l’incertitude se traduit par un rattrapage sur l’emploi, la consommation et l’investissement. En outre le climat global est plutôt favorable puisque le commerce mondial suit une trajectoire plus rapide, que le prix du pétrole est réduit et stable et que les taux d’intérêt sont anticipés comme restant bas pendant encore un bon moment.
Depuis 2013, date de la reprise en zone Euro, on note que les profils sont encore très différents et que cette hétérogénéité doit inciter à maintenir les politiques accommodantes afin de renforcer la dynamique vertueuse à l’oeuvre notamment pour permettre à la France et l’Italie de se caler sur une trajectoire plus élevée.
Depuis 2013, la Finlande et l’Italie n’ont eu qu’une croissance annuelle moyenne de 0.7% contre 2.7% en Espagne et 1.7% pour l’ensemble de la zone Euro. La France est en retard avec 1.1% de croissance. Il faut trouver le moyen d’aller un peu plus vite dans l’hexagone afin de contribuer davantage à la croissance collective tout en s’assurant d’une plus grande autonomie.