La production industrielle française a rebondi au mois de juin à +0.56% après 3 mois mois consécutifs de recul. Si l’on compare le deuxième trimestre au trimestre précédent alors l’activité ainsi mesurée est en repli de -1.6% en taux annualisé. Sur un an, l’indicateur est en hausse de 1%.
L’indice de l’industrie manufacturière a également repli de la vigueur en juin à +0.55%. Elle progresse marginalement sur le trimestre (0.46% en taux annualisé) et sur un an la progression est de 1.4%.
Si l’industrie est une source majeure d’impulsion dans le cycle économique, on note ici que l’ampleur de cette impulsion est désormais limitée et son incidence sur la dynamique du cycle est plus réduite.
Quand on compare la production industrielle et le PIB, par trimestre, on constate que la rupture de l’activité a été constatée au premier trimestre et qu’il y a eu stabilisation au deuxième. Il n’est donc pas étonnant que la mesure de la croissance par le PIB n’ait pas augmenté davantage au cours du printemps.
La montée en puissance de l’activité avait été impressionnante en 2017. La robustesse de la trajectoire de l’industrie a tiré la croissance et s’est diffusée au reste de l’économie. Le mouvement s’est brusquement interrompu avec l’année 2018.
Cette rupture n’est pas spécifique à la France. Lorsque l’on reprend l’allure des pays européens on constate une telle inflexion. C’est ce que montre le graphe suivant. De l’Allemagne à l’Espagne le profil s’est nettement infléchi depuis le début de l’année. Ceci est cohérent avec l’incapacité de produire au même rythme qu’en 2017 (en raison des tensions sur les capacités de production et les difficultés de recrutement) mais aussi avec le changement de tendance sur le commerce mondial (voir ici). Celui ci connait une phase de progression moins rapide depuis le début de l’année. L’allure de l’indicateur français est cependant un peu plus marqué, cela correspond aux contraintes très marquées évoquées plus haut et que l’on retrouve dans les discussions avec les chefs d’entreprise.
Le changement d’allure de la production suggère que le rebond de l’activité aux troisième et quatrième trimestres sera limité. Nos principaux partenaires commerciaux connaissent aussi une trajectoire moins dynamique. De la sorte l’effet d’entrainement est plus réduit. L’année 2017 avait été exceptionnelle, tous les pays européens connaissaient une accélération de l’activité industrielle. Les effets de synergie jouaient à plein, ce n’est plus le cas. Ne rêvons donc pas sur la croissance au moins à court terme.
Si l’on fait le même graphe en prenant la production manufacturière, on a un peu la même allure globale mais l’indicateur français est stabilisé. Cependant il n’y a toujours pas d’impulsion. Cela confirme que l’allure globale restera modérée.