Le taux de chômage en France s’est inscrit à 8.4% au premier trimestre pour la France métropolitaine et 8.7% (hors Mayotte).
Depuis le pic du deuxième trimestre 2015 (à 10.2%) le taux de chômage reflue de façon quasi continue. Pour la France métropolitaine, il se situe désormais légèrement en-dessous de sa moyenne de long terme. Le taux de chômage suit la dynamique cyclique de l’économie française. Cependant, on perçoit que la dynamique de l’activité doit rester encore forte durablement pour que le taux de chômage rejoigne les points bas observés dans la période d’avant crise.
Le taux de chômage est passé en-dessous de son niveau structurel que l’on peut estimer comme la moyenne des trente dernières années (8.8% sur le graphe). L’atteinte d’un taux de chômage à 7% et le maintien à ce niveau suppose un taux de croissance fort dans la durée et probablement un changement dans la dynamique du chômage afin que celui ci baisse de façon plus rapide. L’arbitrage chômage/emploi doit probablement se modifier dans la durée mais il ne faudrait pas pour cela que les emplois deviennent plus précaires comme dans les pays anglo-saxons. Là-bas, l’assurance de trouver un emploi très vite même s’il se fait dans des conditions de grande précarité est un moyen de pousser le taux de chômage à la baisse. En France, le chômage est davantage mutualisé et l’assurance vient de cette mutualisation. On voit bien que l’on se situe dans deux modes de fonctionnement différents. Faut-il en changer pour faire baisser le chômage durablement ? Il y a derrière cette question une philosophie différente qui doit faire l’objet d’un choix collectif.
Le graphique montre la cohérence, parfois discutée, entre l’évolution sur un an du taux de chômage et celle de l’emploi privé. Les deux allures sont similaires. Le repli du taux de chômage au premier trimestre 2019 s’accompagne d’une légère accélération de l’emploi.
Le graphique reprend différentes définitions du chômage. Il y a l’indicateur de l’INSEE qui reprend la mesure définie par le BIT (personne qui ne travaille pas, est disponible dans les deux semaines et est en recherche active d’emploi) et celle du halo du chômage (personnes inactives au sens du BIT mais qui souhaiteraient un emploi). Les deux mesures reculent. Le chômage en phase avec l’allure du taux de chômage et la hausse de l’emploiL Le halo s’est infléchi très vite au premier trimestre. Les deux composantes représentent un peu moins de 4 millions de personnes.
L’autre mesure est celle de Pôle Emploi. Les inscrits en catégorie A (qui ne travaillent pas du tout) reculent de façon limitée alors que ceux inscrits en catégories B et C (qui travaillent moins de 78 heures pour les B et plus pour les C) continuent de progresser.
L’ensemble de ces mesures traduit la complexité du marché du travail. On constate cependant que la relation qui existait, en tendance, entre les inscrits en catégorie A et ceux mesurés par l’INSEE (au sens du BIT) avant la crise de 2008 s’est délitée. Les mesures de Pôle Emploi montrent désormais davantage d’inertie que la mesure du BIT et se caractérisent par la hausse des petits boulots mesurée par les catégories B et C.
Le taux de sous-emploi retombe au niveau de 2008. L’amélioration du taux de chômage ne passera pas directement par la réduction des emplois dans cette catégorie. Il faut franchement pousser à la formation pour que réduire dans la durée le nombre de chômeurs et alimenter dans le même temps la croissance.