L’emploi salarié privé a progressé de 57 300 au premier trimestre 2021. Par rapport au dernier trimestre 2019, l’emploi a reculé de 263 000. Le retour à la tendance de l’emploi d’avant crise prendre beaucoup de temps. Pour revenir sur cette tendance à fin 2025, il faudrait créer plus de 92 000 emplois par trimestre contre un peu plus de 53 000 en moyenne de début 2015 à fin 2019. Lorsque les mesures de soutien à l’emploi (chômage partiel) vont se réduire, il y aura des ajustements à la baisse de l’emploi. La politique économique devra rester active et contrecarrer cette dynamique négative. Le coût de la crise sanitaire est fort pour longtemps.
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L’emploi privé a progressé de 0.3% au premier trimestre 2021. Le niveau d’emploi sur cette période est inférieur de -0.8% au niveau moyen de l’emploi observé en 2019. Ce chiffre est à comparer au recul de -4.4% du PIB sur les mêmes références.
Finalement, grâce aux mesures adoptées, l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi a été très modéré au regard du repli marqué du PIB. En mutualisant le choc dans le temps via la politique économique, le marché du travail n’a pas connu un ajustement brutal et fort. C’est ce qui explique une large part du déficit public. Ne pas accepter un déficit aussi important se serait traduit par des pertes d’emplois beaucoup plus importantes.
Les évolutions sectorielles indiquent que les services hors intérim et le secteur manufacturier sont toujours sur un niveau d’emploi inférieur à ce qu’il était avant la crise sanitaire. Ces deux secteurs représentent 74% de l’emploi privé. Néanmoins dans les deux cas les ruptures n’ont été ni fortes ni profondes puisqu’amorties par les mesures de la politique économique.
La construction et les services non marchands ont contribué à la hausse de l’emploi alors que l’agriculture a eu une contribution neutre. L’intérim reste encore en retrait et ne montre pas de rattrapage marqué. C’est un signal préoccupant car généralement c’est un signal d’amélioration de la conjoncture.
La question de la sortie de cette politique économique de mutualisation du risque va être délicate. Le moindre support de l’Etat et l’absence, pour l’instant, de plan de relance visant à doper la demande devraient se traduire par des ajustements à la baisse de l’emploi car l’activité restera durablement plus faible que la tendance constatée avant la crise sanitaire.
En commentant, le chiffre du PIB du premier trimestre, j’indiquais qu’il faudrait une croissance de 0.7% par trimestre pour converger vers cette tendance d’avant crise à l’horizon de la fin 2025. C’est très élevé. De la même façon, le retour à la tendance d’avant crise pour le marché de l’emploi à l’horizon de la fin 2025 supposerait une hausse de l’emploi de presque 93 000 par trimestre. C’est bien plus important que les 53 000 constatés chaque trimestre en moyenne depuis le rebond du marché du travail au début de 2015 (chiffre calculé jusqu’à fin 2019)
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