Le programme de stabilité présenté par Bercy valide le retour du PIB sur sa tendance d’avant crise en 2027, pas avant. En revanche, l’emploi ne converge pas de la sorte. L’austérité excessive engendre un coût permanent de la crise sanitaire sur l’économie.
Le premier graphe représente la projection du PIB en niveau en France faites par le ministère de l’économie dans le cadre du plan pluriannuel des finances publiques. Le second graphe présente les taux de croissance associés.
Il montre un rattrapage avec des progressions élevées en 2021 et 2022 avant de constater la convergence vers 1.4% l’an (tableau de la page 9 du programme de stabilité sur le site de l’AFT).
Le premier graphe pose la question d’un second plan de relance. En effet, le PIB converge vers la tendance en 2027 mais l’écart entre les deux mesures est le coût permanent de la crise sanitaire. C’est la perte de PIB par rapport à une situation sans pandémie.
L’idée d’un plan de relance supplémentaire est d’accélérer la croissance très rapidement au-delà de la tendance avec ensuite une convergence par le haut vers celle-ci. Le calibrage doit être tel que l’écart positif à la tendance compense l’écart négatif constaté en 2020. C’est un peu l’idée du premier plan de relance de Biden.
Ce coût permanent se retrouve sur la dynamique de l’emploi. La croissance du nombre de salariés retenue dans le plan pluriannuel ne permet pas une convergence de l’emploi vers la tendance calculée sur la période 2011-2019 (la série employée dans le tableau de la page 9 démarre en 2011). Le coup de fouet sur l’activité est insuffisant pour provoquer un retour au plein emploi à l’horizon du programme de stabilité.
A vouloir converger vers le seuil de 3% de déficit public en 2027, la politique économique contenue dans ce plan est trop restrictive et ne permet pas le plein emploi. Une stimulation de la demande via un chèque distribué aux bas revenus permettrait de modifier ces profils et de réduire le coût final de cette crise sanitaire. L’austérité excessive du programme ne permet pas de se caler sur une trajectoire de croissance et d’emploi suffisante pour redonner des marges de manoeuvre à l’économie française.
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