Le cycle industriel mesuré par l’indice synthétique de l’enquête Markit est toujours porteur et cohérent avec une progression rapide de l’activité. Néanmoins, le point haut a été atteint en juin et depuis, la Chine, grande source d’impulsion de l’activité manufacturière, donne des signaux de ralentissement. Le cycle a connu son point haut à la fin du printemps alors que les marges des entreprises sont pénalisées par la hausse des prix et les pénuries diverses.
Depuis le point haut du mois de Juin, l’indice Markit du secteur manufacturier s’est infléchi. Il reste cependant compatible avec un niveau d’activité très élevé. La répartition géographique a perdu un peu de son homogénéité puisque l’indice français ralentit beaucoup, plus vite que les autres pays de la zone. Cela peut refléter l’impact de la crise des semi-conducteurs sur le secteur de l’automobile.
Le deuxième graphe montre de façon claire que le cycle a changé de nature et que la demande est nettement moins vive qu’au printemps. Le ratio Nouvelles Commandes sur Stocks qui est un indicateur bien corrélé avec l’évolution à court terme de la production industrielle (variation sur 3 mois) plonge partout sauf en Italie où l’on peut y voir l’impact du plan de relance italien. La situation française apparaît fragile avec un ratio qui passe sous l’unité pour la première fois depuis décembre 2020. Le ratio allemand ralentit nettement également sous l’effet de commandes à l’exportation moins dynamiques (effet chinois). Là encore, le ratio italien fait mieux que tout le monde en progressant.
Cette inflexion du cycle se constate aussi sur les perspectives d’emplois dans le secteur manufacturier. Le marché du travail pourrait être moins porteur au cours du dernier trimestre 2021.
Les entreprises du secteur manufacturier continuent de percevoir des tensions importantes sur les prix. Depuis le printemps 2021 et la reprise de l’économie globale, les entreprises doivent payer davantage pour mener à bien leur activité. Cela peut traduire la hausse du prix des matières premières mais aussi les dysfonctionnements de l’économie.
Cette allure est cohérente avec le profil des prix de production. Les marges des entreprises sont pénalisées par cette situation, au risque de provoquer des effets en chaine au sein du secteur productif.
Depuis le printemps, on constate cette relative moindre dynamique du secteur manufacturier. Elle a été cependant, à l’échelle globale, compensée par la reprise très nette des services tout au long de l’été. Cela a été constatée dans le détail des chiffres de croissance du PIB français au 3ème trimestre. La consommation dans l’hôtellerie et la restauration, par exemple, a vivement cru. Mais une fois ce rattrapage effectué, le cycle sera davantage porté par une dynamique manufacturière moins vive. Rien d’inquiétant dans l’allure observée depuis l’été mais les nuages se sont amoncelés et pourraient peser sur les chiffres de croissance autour de la fin de l’année.