La confiance des ménages a fortement chuté en mars après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Un recul du même ordre avait déjà été constaté dans l’estimation de la confiance des ménages pour la zone Euro.
L’indice de mars est proche des plus bas constatés lors de la pandémie.
D’un seul coup, comme durant la pandémie, le futur se dégrade rapidement. Que ce soit pour chacun des ménages ou pour l’ensemble des français, le sentiment est une dégradation rapide de la situation. C’est l’incertitude lié au conflit qui se traduit par un raccourcissement de l’horizon économique. Cela limite la capacité de chacun à se projeter. C’est clairement un frein aux achats de biens durables. Que chacun se pose la question: y-a-t-il urgence à changer ma voiture ou ma machine à laver alors que ma perception de la situation s’assombrit ?
Pourtant, les ménages n’adoptent pas un comportement similaire à celui constaté pendant la pandémie. A l’époque, chacun voulait épargner et le faisait de fait en raison des confinements.
Aujourd’hui, la capacité, la volonté et l’opportunité d’épargner sont plus limitées.
Une explication est certainement la vive hausse de l’inflation attendue par les ménages au cours des 12 prochains mois. Cela est en phase avec l’inflation effectivement constaté. Jamais depuis le début de l’enquête en 1987, les anticipations d’inflation n’ont été aussi élevées. Cela peut inciter les ménages à dépenser immédiatement et à épargner moins.
Au total, le raccourcissement de l’horizon économique est pénalisant pour la consommation des ménages mais l’accélération de l’inflation pourrait les inciter à dépenser rapidement. Cela ne sera vrai que si l’inflation est perçue comme non durable. Dans les années 1970, l’inflation était durablement élevé et les ménages épargnaient beaucoup. C’est ce qui pourrait arriver si l’inflation s’inscrit dans la durée, renforçant alors la convergence vers la stagflation.