Élément clé de la crise énergétique de 2022, après l’invasion de l’Ukraine lorsque son prix atteignait 340 euros le mégawatt heure (26 août 2022), le prix du gaz était passé un peu en arrière plan depuis le printemps dernier.
La réactivité de l’Europe, la mise en place de nombreux équipements d’énergie renouvelable et la reprise de la production d’électricité nucléaire par EDF avaient provoqué un repli significatif du prix.
Cette dynamique baissière a permis d’infléchir nettement les anticipations d’inflation en raison de contrats sur l’Energie beaucoup moins onéreux que ceux signés à l’automne 2022.
A ce schéma qui me paraît toujours pertinent se sont ajoutés un élément rassurant et un facteur d’incertitude.
Le facteur rassurant est l’état des réserves de gaz. Pour le gaz liquéfié, elles sont remplies à 90%. Cela permet de réduire la probabilité d’une nouvelle crise de l’Energie . Associée à la capacité de la France à exporter son électricité et à une demande de gaz plus basse de 20% en 2023 par rapport à 2022 l’Europe devrait bien passer l’hiver. L’activité sur le renouvelable ne se démentissant pas, l’Europe apparaît plutôt tranquille.
Le facteur d’incertitude explique la remontée récente du prix du gaz à un niveau proche de 40€ le mégawatt heure. Rien de dramatique pour l’instant mais ce mouvement haussier reflète le risque de grève des ouvriers en Australie dans l’industrie du gaz dès le début du mois de septembre. La grève porte sur les salaires et les conditions de travail. Elle pourrait débuter le 2 septembre
Un tel événement engendre de la volatilité sur les prix. L’Europe n’est pas directement concerné en termes de livraisons du gaz australien mais le marché du gaz liquéfié étant global les prix s’en ressentiraient à court terme. (Les anticipations sur le long terme restent basses).
Cela ne remet pas en cause le scénario que j’ai en tête sur l’inflation mais les évolutions du prix du gaz pourraient engendrer des contrats payés un peu plus chers et donc un phénomène des inflationniste moins marqué.