Le basculement vers une trajectoire soutenable et compatible avec la transition énergétique provoquera une transformation de la société et du système productif plus profonde qu’imaginé.
Plusieurs points à souligner
Le bouleversement dans l’utilisation des énergies.
Il faut réduire de façon drastique l’utilisation des énergies fossiles et accentuer la production d’énergies décarbonées.
Le changement va être radical car le monde disposait, avec le pétrole, d’une énergie très concentrée, en volume, et très efficace. Il y sera substitué une énergie moins concentrée. Les champs d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïque sont très étendus pour disposer d’une énergie équivalente. Le nucléaire a une concentration d’énergie plus importante que le pétrole, son développement dans la durée sera un signal majeur s’il intervient.
Ne pas refaire ce que l’on a fait dans un passé récent.
La menace sur la biodiversité, la dégradation des forêts ou les difficultés d’approvisionnement en eau douce pèsent, avec d’autres facteurs, sur la soutenabilité du mode de vie actuel. Six limites sur les 9 répertoriés pour que la vie s’inscrive dans la durée ont déjà été dépassées. Deux autres domaines sont proches de l’être. (cf. Les limites à notre liberté ) Est ce le monde dont nous voulons ? Pouvons nous encore nous inscrire dans un monde où les conditions de vie continueront de se détériorer ?
Le monde de demain ne pourra pas ressembler à celui d’hier si l’on veut se caler sur une trajectoire soutenable.
Ce monde est à inventer et c‘est notre défi collectif.
Les réflexions actuelles portent soit sur une forme de démission en invoquant la décroissance comme seule solution. Ce serait un changement radical du contrat social qui, implicitement, plaide pour une amélioration des conditions de vie.
L’autre option est de parler du montant considérable des investissements qu’il faudra faire pour effectuer la transition dans de bonnes conditions. C’est nécessaire mais c’est une façon de noyer le problème en supposant qu’une fois ces investissements effectués, la vie reprendra un cours normal.
L’investissement est une condition nécessaire à la transition mais il faut un bouleversement culturel pour l’accomplir. C’est ce changement de conscience collective qui permettra de définir un nouveau modèle. Joel Mokyr invoquait la culture européenne pour comprendre la révolution industrielle, il faudra l’invoquer encore pour inscrire le bouleversement à venir dans la durée.