Les réglementations se multiplient dans la gestion d’actifs pour inciter et contraindre les institutions à basculer dans un processus de décarbonation.
Ces institutions doivent se caler sur une trajectoire compatible avec la neutralité carbone. Il est fait implicitement l’hypothèse que si toutes les institutions adoptent une telle stratégie alors à l’échelle macroéconomique la probabilité de succès est maximisée.
La logique de la taxonomie et celle de la comptabilité carbone type CSRD se retrouvent dans cette approche. On voit ainsi l’important levier dont disposera la BCE lorsqu’elle conditionnera ses opérations sur le marché monétaire au respect de cette comptabilité carbone.
Même s’il y a des ruptures par rapport à la législation existante, le cadre qui se construit, s’inscrit dans la continuité de ce qui a été fait puisque les outils et les mesures disponibles sont ceux construits avec une économie carbonée.
La société et l’économie vont entrer dans une période de bouleversements de grande ampleur, celle où il faudra réduire fortement et rapidement la consommation d’énergies fossiles et trouver un mode de production différent. Pour l’instant ce basculement n’a pas franchement commencé. La consommation de pétrole est au plus haut et la production d’énergies renouvelables vient en complément plus qu’en substitution à ces énergies fossiles.
La grande difficulté est d’imaginer le monde d’après.
Les réflexions en sont encore à leurs balbutiements même si l’on en comprend bien les enjeux.
Il sera très complexe de maintenir le contrat social, associé notamment au bien être matériel, tout en contraignant l’économie à changer radicalement de modèle.
Le défi des autorités est de rendre compatible ces deux mondes dont l’un est à la poursuite de l’autre.
L’univers qui se construit va être changeant et non linéaire. Les modes d’adaptation vont changer dans le temps au gré de la transition énergétique, des choix politiques qui y sont associés mais aussi de l’équilibre macro-global qui se dessine. A chaque stade de l’adaptation seront associées des données qu’il faudra assimiler et rendre pertinentes.
L’enjeu de la règlementation sera de s’adapter à cet univers bouleversé et aux données disponibles. Dès lors, la question est de savoir à quel moment, la forme de la règlementation devra être, elle aussi, bouleversée pour s’adapter au nouveau cadre macro-global.
Il est encore trop tôt pour fixer une date mais cela viendra à n’en pas douter.