En zone Euro, l’inflation plus élevée, a provoqué un partage du revenu en faveur de l’épargne. Depuis le début de la pandémie et durant toute la période d’inflation élevée, le taux d’épargne a été plus important que sa moyenne 1999-2019.
L’objectif est de conserver à l’épargne sa valeur, qu’elle ne se dévalorise pas.
Sur cette période de référence, 1999- 2019, le taux d’épargne est stable en zone Euro, en Allemagne et en France et les fluctuations sont limitées reflétant les incertitudes sur le cycle. Les chocs conjoncturels, sur la période, ne provoquent pas de rupture mais plutôt des dynamiques persistantes un peu au-dessus ou un peu au-dessous du taux d’épargne moyen.
Cela a été le cas en France, au moment de la crise financière jusqu’à la fin de la longue récession de la zone Euro. La hausse du taux de chômage est une source d’épargne supplémentaire sur la période 1999 – 2019.
Si la hausse du taux d’épargne est conditionnée par le taux d’inflation élevé, alors le reflux de la hausse des prix devrait se traduire par un partage du revenu des ménages plus en faveur de la consommation. Cela serait alors un support pour le cycle économique de la zone Euro en général et de la France en particulier où le taux d’épargne est actuellement particulièrement fort.
Le taux d’épargne ne reviendra pas spontanément sur sa moyenne de long terme car le climat conjoncturel apparait plus risqué notamment sur le marché du travail.
Dit autrement, la baisse de l’inflation va favoriser la consommation au détriment de l’épargne mais les incertitudes plus fortes sur l’emploi ne permettront pas une convergence rapide et immédiate vers la moyenne de long terme. L’effet sera positif pour la croissance.
Aux US, le mouvement risque d’être inverse. Pendant la période d’inflation, les ménages ont favorisé la consommation par rapport à l’épargne. La normalisation de l’inflation devrait se traduire par une remontée du taux d’épargne, un peu moins de consommation et une croissance du PIB moins explosive.