En cas de conflit au Moyen Orient, la mesure économique du choc est le profil du prix du pétrole.
A de nombreuses reprises, l’irruption d’un conflit se traduit par une baisse de la production et une hausse significative du prix de l’or noir. Le Moyen-Orient représente presque 1/3 de la production mondiale, un embrasement dans la région peut avoir des effets forts sur la production et sur le prix.
La Banque Mondiale, dans un rapport récent, fait la recension des conflits du Moyen-Orient depuis le premier choc pétrolier d’octobre 1973. A chaque fois, la production pétrolière est affectée baissant de 2 à 8% alors que le prix augmente, pouvant aller jusqu’à 100 % de hausse comme lors de l’invasion du Koweït par l’Irak.
Jusqu’à présent, le pétrole n’a pas été l’indicateur de tensions qu’il est généralement au Moyen Orient. Le prix du baril de Brent est presque 10% moins cher que le 6 octobre la veille du début du conflit. Mais les deux belligérants ne sont pas producteurs de pétrole.
Le risque est l’extension du conflit à d’autres pays de la région. Ce serait alors le probable catalyseur d’un choc sur la production et les prix. La Banque mondiale envisage de tels scénarii sans cependant en mesurer les conséquences sur l’économie.
En reprenant les évènements mentionnés par la Banque Mondiale (et listés en bas), j’en ai regardé l’impact sur l’inflation et la croissance en France. Dans chaque graphe, c’est l’accélération qui est montrée (différence de l’inflation (de la croissance) sur un an) avec les différents conflits en ligne vertical dans l’ordre de la liste.
L’impact sur l’inflation est très net lors des deux chocs pétroliers. Mais cela est bien moins significatif par la suite.
En revanche, l’activité mesurée par la différence sur un an de la croissance du PIB parait plus pénalisée. A chaque bande verticale correspond un changement d’allure de l’activité.
L’activité est plus sensible que l’inflation au conflit car celui-ci est porteur d’une forte incertitude. L’effet sur les taux d’intérêt a été fort lors des 2 premiers chocs pétroliers mais peu marqué après. Le mouvement de baisse des taux n’a pas été affecté par les conflits.
La France et la zone Euro sont encore prisonniers d’un épisode inflationniste. Une extension du conflit pourrait peut-être raviver les tensions nominales mais surement pénaliser la croissance.