Lors de la publication mensuelle de l’enquête PMI/Markit, la France est systématiquement en retard sur l’ensemble des autres pays européens. La publication du chiffre pour le mois de Février n’a pas failli à ce rituel. Pourtant, le lien entre cette enquête et les mesures de productivité de l’économie française s’est détendu. Le signal de l’enquête n’est plus forcément aussi pertinent.
Le graphe ci dessous reprend l’indice synthétique pour l’ensemble de l’économie en zone Euro, en Allemagne et en France (détail disponible dans la publication avancée de l’enquête). La divergence entre la France et la zone euro et l’Allemagne est flagrante.
Pourtant, on ne peut se satisfaire de ce constat. Ce qui importe est l’évolution de la productivité de l’économie. Dans l’économie réelle on peut la mesurer par le PIB par emploi. C’est l’évolution du profil de la productivité qui sera important car c’est lui qui traduit le surplus dont dispose l’économie dans son processus de production.
Dans l’enquête Markit on peut prendre le ratio entre production et emploi pour l’ensemble de l’économie (secteurs manufacturier et des services).
Le graphe ci dessous présente les deux mesures. Sur l’échelle de gauche il s’agit du ratio entre production et emploi dans l’enquête (les données sont en moyenne centrée sur 3 mois). Sur l’échelle de droite j’ai pris le ratio PIB sur emploi marchand mesuré en variation annuelle.
Avant la crise et jusqu’en 2008 les deux mesures sont bien ajustées. Les inflexions à la hausse et à la baisse sont contemporaines. L’enquête est alors un bon indicateur avancé de la productivité de l’économie française. Après la rupture de 2009-2011, les deux profils ne présentent plus du tout la même cohérence. La mesure de productivité de l’enquête ne décolle pas alors que l’indicateur de productivité mesuré par le PIB par emploi est reparti à la hausse.
Si l’enquête décrivait bien le profil de l’économie française avant la crise, c’est nettement moins flagrant maintenant. Les conclusions fortes tirées de cette enquête concernant la France sont donc à prendre avec prudence. Cela peut provenir de l’échantillon utilisé mais je n’ai pas d’éléments explicatifs.
Cette remarque ne signifie pas cependant que l’économie française dispose d’un dynamisme fort. Mais l’enquête envoie surement un signal un peu trop pessimiste.