L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée. La température moyenne du globe a été de 1.6C au-dessus de la moyenne préindustrielle.
C’est le moment choisi par Donald Trump pour faire sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris. C’est le moment où il faudrait faire des efforts supplémentaires pour accentuer et accélérer les processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est le moment choisi par Donald Trump pour signer des décrets afin d’explorer et d’exploiter des régions jusque là protégées comme l’Alaska.
Le pays ayant émis historiquement le plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère va voir ses émissions repartir de l’avant. D’ici 2030 cela rajouterait 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2. C’est un moment crucial car, à la COP 30 au Brésil en novembre 2025, chaque pays devra réviser ses engagements pour le climat. L’étape sera importante car pour l’instant les engagements pris mènent à une température comprise entre 2.7 et 3°C. La possible divergence américaine va donc peser lourdement.
L’engagement est aussi collectif. L’ensemble du secteur bancaire et financier sort des engagements pris sur le climat. La Fed l’a fait le week-end dernier et les grandes banques sont aussi sorties. Tout le monde fait corps derrière la Maison Blanche.
Cependant il y a des lueurs d’espoir. Le tableau n’est pas complètement noir.
Les engagements, pris en réponse au Green New Deal mis en place par Biden, se sont traduits par des dépenses importantes et une prise de conscience du risque climatique. Trump n’a pas le monopole du climat aux USA.
Par ailleurs un groupe de 24 gouverneurs bipartisan, l’Alliance climatique, représentant 60% de l’économie US et 55% de la population reste engagé sur la question du climat et ne souhaite pas signer un blanc-seing au nouveau président.
Pour la Chine ce retour en arrière des Américains est une opportunité. Xi s’est engagé en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Il a bien compris qu’il fallait adapter l’économie à ce nouveau paradigme et lui associer la technologie verte adéquat que la Chine ne manque pas et ne manquera pas de produire. L’Empire du milieu pourra ainsi répondre à la demande d’adaptation des divers pays du monde ce que les américains ne pourront pas faire.
Les Etats-Unis de Trump, qui considèrent la Chine comme le plus grand rival technologique, donne à l’Empire du milieu une opportunité de définir le standard technologique et prendre un virage décisif.
Les Européens devront résister aux pressions pour ne pas acheter davantage de gaz liquéfié que Trump souhaite vendre pour réduire le déficit commercial avec l’Europe. Le gaz US a été essentiel pendant la crise énergétique de 2022. Mais il ne faut pas aller plus loin. Il faut continuer à construire des infrastructures d’énergies renouvelables afin d’accroître la part des énergies décarbonées.
La bataille sur le climat sera un vrai défi global et la bataille difficile n’est pas perdue.