La statistique de Pôle Emploi pour Septembre 2014 n’est pas bonne pour 3 raisons. Deux traduisent la dégradation de la situation économique, la troisième est la normalisation des procédures après les excès d’aout
1 – Les entrées à Pole Emploi résultant de la fin des contrats précaires augmentent rapidement en septembre. La hausse des fins de CDD et de fin d’intérim traduit la nécessité de réduire l’emploi. Cela vient après une période où cet indicateur des contrats précaires avait baissé nettement (flèche bleue). Cela semblait correspondre à une période où les attentes de reprise ou d’amélioration de l’activité pouvaient éventuellement exister. Au regard du profil de l’indicateur il y a capitulation (flèche rouge).
Le graphe le traduit bien
2 – Les reprises d’emploi rechutent à nouveau
Le chiffre de juillet était glaçant (plus faible qu’en mars 2009 au pic de l’effet Lehman), celui d’aout en amélioration mais la rechute de septembre est significative retombant sur des niveaux de 2012 durant la période de stagnation-récession de l’économie française
Ces deux indicateurs sont alarmants car ils traduisent une réduction de l’emploi et reflètent des anticipations négatives sur l’évolution immédiate de l’activité. Cela est cohérent avec les indicateurs d’enquêtes auprès des chefs d’entreprises (INSEE et PMI/Markit). Celles-ci n’indiquent pas de reprise de l’activité, dès lors les chefs d’entreprise ajustent leurs effectifs.
Comment dans ces conditions imaginer un effet sur l’investissement du CICE et du pacte de responsabilité? Il serait illusoire d’imaginer que les choses bougent sans un changement radical de cadre
3 – Le troisième point est la réduction des cessations d’inscription pour défaut d’actualisation. Le chiffre avait été très fort en aout, il se normalise en septembre.
Ces chiffres d’une manière générale peuvent être cohérents avec une situation de quasi récession car ils sont homogènes avec les enquêtes menées auprès des chefs d’entreprise. Dans ces conditions, qu’est ce qui incitera les ménages à dépenser davantage?
La conjonction d’entreprises réticentes à dépenser et de ménages prudents créent une situation conjoncturelle très préoccupante.