L’enquête de la BCE auprès des banques commerciales de la zone Euro donne un signal plus rassurant sur le financement de l’économie à travers le secteur bancaire. Les comportements ont changé en 2014 même si cela ne s’est pas encore traduit par une amélioration conjoncturelle robuste.
Le focus est mis sur les entreprises car c’est par elles que l’inflexion de l’activité viendra.
Trois questions sont posées
La première est celle de la demande de crédit.
Les entreprises, petites et grandes, ont une demande de crédit qui s’améliore.
On le note sur le graphe. Pour faciliter la lecture, les indicateurs sont ajustés pour faire de 0 la moyenne historique.
La dynamique des dernières enquêtes est confirmée. La demande de crédit est en train de repartir.
La deuxième question porte sur les conditions bancaires.
Le graphique montre que ces conditions sont aujourd’hui plutôt accommodante. Il n’y a pas d’inflexion qui pourrait être pénalisante pour les entreprises comme cela avait le cas en 2009 ou encore en 2012.
La troisième question porte sur les besoins exprimées par les entreprises.
Si elles veulent un crédit c’est pour quel type de dépenses? Le graphe suivant donne un signal qui a changé en 2014. Les interrogations sur l’investissement se font plus fortes et la dynamique des rapprochements est plus soutenues (barres violettes au dessus de 0 en 2014).
Ce changement plus positif de perception de l’environnement s’observe aussi sur les besoins en fonds de roulement. les crédits redémarre parce que l’activité est plus soutenue.
Cela peut vouloir dire que si la situation se débloque un peu au niveau macroéconomique, il pourrait y avoir de bonnes surprises sur l’investissement.
Sur des questions relatives à la liquidité, les banques ne semblent pas contraintes. C’est d’ailleurs ce que répondent les banques qui n’ont pas participé à l’opération de TLTRO de septembre 2014. et qui ne souhaitent pas participer à l’opération de décembre: elles n’avaient pas besoin de liquidités supplémentaires.
Cela peut être un facteur qui incitera la BCE à intervenir différemment dans la gestion de ses apports de liquidité. Si elle veut absolument les mettre en place, elle ne peut pas dépendre du comportement des banques. L’achat d’actifs permettrait de se porter sur les marchés sans dépendre du comportement de tel ou tel acteur. La politique monétaire pourrait alors gagner en efficacité.