Dans ma chronique audio du 31 octobre (ici) j’indiquais que le ton de la Fed à l’issue de son comité de politique monétaire des 28 et 29 octobre était rassurant pour la zone Euro. La perception d’une progression robuste de l’activité américaine ne laissait pas de doutes quant à la volonté de la Fed de remonter ses taux d’intérêt si cela était nécessaire.
Ce propos venait après une période de doute; la faiblesse de l’économie mondiale aurait pu modifier la stratégie monétaire de la Fed. Cela s’était traduit par une défiance de la part des investisseurs. Le 15 octobre, les taux américains ont tous baissé, le taux du 10 ans a même convergé pendant un moment vers 1.8%.
Le communiqué nous indique qu’il n’en est rien et que la Fed reste ferme sur ses positions.
Cela se traduit à nouveau par une divergence des anticipations des politiques monétaires entre la Fed et la BCE. Cela sera dès lors favorable à une dépréciation supplémentaire de l’euro, ce qui est un élément clé dans le changement de perspective sur la croissance de la zone (impulsion sur l’activité en provenance de l’extérieur via un effet de compétitivité des exportations).
Le premier graphe montre que la dépréciation de l’euro est à nouveau à l’ordre du jour. Le resserrement des anticipations des politiques monétaires lors du choc du15 octobre est terminé. La divergence des politiques monétaires est à nouveau d’actualité et le mouvement s’est accéléré depuis le communiqué de la Fed à la fin de son comité de politique monétaire. L’euro est revenu à 1.253 le 31 octobre.
Le deuxième graphe montre le comportement des taux du 2 ans dans un an aux USA et en zone Euro. Il s’agit juste de l’observation des deux composantes de la courbe bleue dans le premier graphe. On constate la divergence entre les attentes sur les deux stratégies monétaires depuis le début de 2014 et jusqu’à avant le 15 octobre. Puis le resserrement brutal le 15 octobre lorsque l’inquiétude s’est portée sur la croissance mondiale et sur la réponse que pourrait y faire la Fed. Depuis ce choc et surtout depuis la réunion de la Fed, la divergence a repris. On l’observe sur le graphe la courbe bleue américaine est repartie à la hausse alors que la courbe violette de l’euro est restée très basse.
L’euro va continuer de se déprécier; c’est positif pour l’activité tout en réduisant le risque de déflation en raison de l’inflation importée provoquée par la dépréciation de la monnaie européenne.