Verbatim de ma chronique de ce matin
Le prix du pétrole au-dessous de 65 dollars est au plus bas depuis juillet 2009.
La publication d’un rapport de l’OPEP sur ses anticipations de demande et un rapport sur les stocks de pétrole aux USA, plus élevés qu’attendus, ont fait pressions à la baisse sur les prix de l’or noir.
Le rapport de l’OPEP indique une anticipation de la demande plus faible que ce qui était attendu il y a encore quelques semaines. La demande revient au niveau de 2004.Cette référence est intéressante car elle porte sur une période antérieure au développement rapide de la Chine.
Durant la première décennie des années 2000 et notamment sur sa deuxième moitié les prix des matières premières ont été largement orientées, conditionnées par la demande chinoise.
Le ralentissement de l’économie chinoise, son taux de croissance sera plus faible en 2015 qu’en 2014, réduit sa demande de matières premières en général et de pétrole en particulier.
Cela change l’équilibre global et redonne un rôle fort aux pays développés. La demande sera un peu plus conditionnée par ces pays industrialisés. Or ceux-ci par la maitrise de leur outil de production ont une demande qui ne s’accélère jamais rapidement même en cas de reprise de l’activité. La demande des pays développés va restée modérée. Comme la demande chinoise ne va pas s’accroitre spontanément, le prix du pétrole baisse et va rester bas. Cela traduira un spectaculaire transfert des pays producteurs vers les pays consommateurs et ces derniers en profiteront largement. Ce transfert représentera au moins 1% du PIB mondial mais cela peut être plus important encore. Ce sera un formidable outil de relance notamment dans les pays européens.
On pourrait imaginer que l’OPEP réduise sa production dans ces conditions. Non, elle ne l’a pas fait lors de sa réunion à Vienne le 27 novembre et les pays-membres n’ont pas donné le sentiment de vouloir le faire. (voir ma chronique ici).
Par ailleurs l’Arabie Saoudite ne joue plus le rôle de régulateur qu’elle avait par le passé. La recomposition des alliances politiques au Moyen Orient avec notamment le rapprochement des Etats-Unis et de l’Iran st peut être la raison de ce comportement nouveau mais qui déstabilise le marché pétrolier (ceci étant ni les USA ni la Russie qui sont de très gros producteurs aussi n’ont émis l’intention de réduire leur production).
Les conditions d’un prix durablement bas pour le pétrole semblent réunis. Cela sera un élément clé pour la reprise de l’activité en Europe et notamment en zone Euro.
Ce repli des prix de l’or noir va peser sur le profil de l’inflation. Celle ci va encore ralentir et il sera intéressant d’écouter Janet Yellen la semaine prochaine lors de la conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed.
Mario Draghi avait été très attentif au pétrole lors de sa dernière conférence de presse, il en redoutait les impacts sur l’inflation et sur la nécessité de mettre en œuvre une politique monétaire plus volontariste encore.
En sera-t-il de même de la part de Janet Yellen et cela conditionnera-t-il le comportement de la Fed dans la fixation de sa politique monétaire. C’est la question posée, on attendra avec impatience la réponse de Yellen.