On peut comparer la situation au début de l’année 2015 avec le niveau de l’activité constaté au premier semestre 2008. En prenant comme référence la période avant la rupture liée à la crise Lehman, les USA font nettement mieux que la zone Euro. Les premiers ont un PIB supérieur à celui de cette période de référence de 9% alors que la zone Euro est encore en retard de -1.3%. Il n’y a pas de doutes les USA ont fait nettement mieux que la zone Euro. C’est ce que montre le premier graphe.
Cependant, au delà du chiffre absolu on peut regarder la performance relative à la tendance qui était constatée avant la crise. En d’autres termes, quel est l’écart par rapport à ce qui aurait été constaté sans la crise?
Dans ce cas, comme le montre le graphe ci-dessous, le résultat est plus mitigé. Certes les USA font toujours mieux que la zone Euro mais ce n’est pas flagrant. Au regard de la dynamique qui caractérisait chacune des économies avant la crise, l’écart entre les deux pays n’est pas si important. En relatif, par rapport à la dynamique d’avant crise, les Etats-Unis ne font pas beaucoup mieux que la zone Euro. Is progressait beaucoup plus vite avant la crise que la zone Euro et leur ralentissement relatif par rapport à cette dynamique est comparable à celui de la zone Euro.
Le choc est durable et persistant et ne se comble pas même aux USA en dépit de résultats plus satisfaisants en regardant la croissance en valeur absolue. Il n’y a pas de tendance du tout à la convergence vers la situation antérieure.
En zone Euro, sans la mise en œuvre des politiques d’austérité, à partir de l’année 2011, le profil aurait peut être été plus robuste que celui des USA selon cette mesure relative.
La longue récession, qui a touché la zone Euro à la suite de cette politique visant à réduire très vite les déficits publics et à stabiliser la dette publique, s’observe par une rupture vive et persistante en 2011. La reprise lente constatée depuis 2013 ne suffit pas à stabiliser la dynamique de la zone Euro.
Au regard de ce graphique, la dynamique de l’activité doit encore être soutenue par des politiques accommodantes. Imaginer que la BCE puisse arrêter sa stratégie de soutien est stupide. La Fed peut elle se permettre de durcir le ton? Pas sûr.
Les économies américaine et de la zone Euro connaissent désormais une trajectoire beaucoup plus basse que celle qui était observée avant la crise.
La divergence est significative et doit poser la question de savoir si on considère que c’est un ajustement naturel qui se traduira à terme par moins d’emplois ou si il est possible d’inverser la tendance pour favoriser l’emploi et les revenus?