Le prix du pétrole chute rapidement ces derniers jours et s’installe sous les 45 dollars pour le Brent.
Cette tendance baissière va continuer. La production est au plus haut, les stocks aussi alors que la dynamique de l’activité mondiale reste morose.
L’impact baissier sur les taux d’inflation va se réduire mais sera toujours significatif.
Mario Draghi qui veut faire converger l’inflation de la zone Euro vers 2% le plus rapidement possible va avoir du mal. Pas sûr qu’une politique monétaire encore plus accommodante permette un retour rapide vers 2%.
Aucun pays ne veut être le premier à baisser sa production car il ne veut pas réduire de façon supplémentaire ses revenus. En effet, il n’est pas sûr, en raison des stocks, de pouvoir infléchir les prix à la hausse s’il réduit sa production. Dès lors il préfère maintenir sa production car il espère ainsi limiter la baisse de ses revenus.
C’est le mécanimse que l’on avait vu pendant le contrechoc pétrolier dans la seconde partie des années 80. Il est à nouveau à l’œuvre. Les comportements changeront quand la demande repartira à la hausse. En attendant, les prix vont continuer de baisser
Pour les pays consommateurs c’est une source de pouvoir d’achat et un support fort de retour de la croissance: comme lors du contrechoc pétrolier mais aussi comme à la fin des années 90. C’est pour cela que l’on peut être plus optimiste sur la croissance en zone Euro car contrairement aux USA la zone Euro n’est que consommatrice et ne produit pas.
Le premier graphe représente l’offre des principaux producteurs: il compare (barre violette) le niveau de production par rapport à la production maximale sur les 12 mois précédents. L’Arabie Saoudite, l’OPEP et le monde sont, sur cette mesure, à leur maximum de production en juillet 2015 (dernier point disponible). La Russie et les USA sont marginalement en retrait. La barre bleu représente la variation sur un an de la production pétrolière. Elle est en hausse significative partout.
L’offre est abondante.
Dans le même temps les stocks dans les pays de l’OCDE sont au plus haut. Cela se rajoute à l’abondance de l’offre.
Cependant, la dynamique de l’activité, mesurée par la production industrielle mondiale, progresse sur un rythme lent puisque de décembre 2014 à août 2015 la hausse de l’indicateur n’est que de 0.15%. La rupture de tendance est forte.
Le déséquilibre est majeur et persistant. Il devrait s’accompagner de pressions baissières sur les prix.
Annexe
Prix du pétrole sur longue période: en nominal et déflaté par les prix à la consommation aux USA.
Par rapport aux années d’après le contrechoc pétrolier le prix est encore un peu élevé.