La croissance du PIB américain a été nettement révisée à la baisse. Lors de la première estimation, la hausse du PIB était de 0.1% en taux annualisé. Ce chiffre est passé à -1% avec la deuxième estimation.
Le changement est fort et cela se traduit par un acquis de croissance pour l’année 2014 qui passe de 1.2% à 0.9%. A scénario équivalent pour le reste de l’année, le chiffre de croissance pour l’ensemble de l’année est amputé de 0.3%.
Sur le graphe indiquant l’évolution du PIB en niveau on perçoit clairement le changement de tendance sur les premiers mois de 2014.
Ce repli, le plus fort depuis le premier trimestre 2011 (-1.29%) s’explique principalement par un déstockage plus important qu’estimé lors de la première publication. Cela est compatible avec l’idée de conditions climatiques difficiles à gérer. Face aux difficultés de production et de ravitaillement, chacun à puiser dans le stock existant pour satisfaire à la demande. La contribution était déjà négative dans la première estimation, elle l’est encore davantage passant de -0.57% à -1.62%. C’est la barre grise dans le graphique ci-dessous.
Le graphique montre l’évolution des contributions à la croissance du PIB. J’ai mis à la fin de ce post, le même graphique avec les chiffres de la première estimation.
La consommation est équivalente à celle de la première estimation et reste plutôt forte. Les chiffres d’investissement sont revus marginalement à la hausse. La contribution passe de -0.44% à -0.36%.
De la sorte, la demande interne a une contribution un peu plus forte que lors de la première estimation.
En revanche, la hausse un peu plus marquée des importations a plus que compensé la hausse des exportations. De la sorte, le commerce extérieur a une contribution un peu plus négative.
Le graphique ci-dessous montre les ajustements entre les principales composantes du PIB.
Le repli de l’activité, même après révision, semble toujours compatible avec un aléa climatique fort au premier trimestre. La demande est restée forte du côté du consommateur mais les conditions de production dégradées ont incité les entreprises à piocher dans leurs stocks.
Au regard des chiffres parus à la fin du premier trimestre et en avril et mai, il semble raisonnable de considérer ce trou d’air comme temporaire et sans réelle persistance. Il faudra désormais reconstituer des stocks et cela devrait se traduire rapidement par une hausse de l’activité et un rattrapage significatif.
Néanmoins, les chiffres de croissance seront mécaniquement révisé à la baisse, probablement au voisinage de 2.5% pour l’ensemble de l’année 2014. Cela ne devrait pas avoir une incidence forte sur le comportement de la Fed qui considérait déjà le repli du premier trimestre comme transitoire. Ce n’est pas une opportunité pour changer spontanément de scénario.
Annexe Contributions calculées à partir de la première estimation