Verbatim de ma chronique hebdomadaire
Le premier point à retenir de la semaine écoulée est la baisse rapide et profonde du prix du pétrole qui a convergé vers les 60 dollars pour le baril de Brent.


Le taux d’inflation ralentit rapidement à 1.4% contre 1.6% en octobre et l’inflation mesurée sur les prix de production se replie encore rapidement à -2.7% contre -2.2% en octobre. Cela traduit l’absence de tensions sur l’appareil productif et se mesure par le ralentissement à nouveau de la production industrielle qui progresse nettement moins vite qu’en début d’année et par l’investissement qui continue de piquer du nez.
Deux conséquences
La banque centrale de Chine va continuer à assouplir sa stratégie monétaire en réduisant ses taux d’intérêt. La baisse supplémentaire des prix de production implique pour les entreprises un taux d’intérêt réel bien supérieur à 8%. C’est trop élevé pour des entreprises très endettées.
Le second aspect est la révision en baisse des prévisions de croissance pour l’année 2015. La banque centrale a indiqué une croissance attendue de 7.1% alors que le ministère de l’économie se positionnerait au dessous de 7%, probablement à 6.75%.
C’est très en dessous de la prévision de 7.5% qui était affichée pour 2014 (et qui ne sera pas tenue). Cela se traduira par un ralentissement supplémentaire de la demande de pétrole ne favorisant pas un retour à la hausse du prix de l’or noir.



L’ensemble de ces éléments traduit une dynamique interne manquant de vigueur et d’allant. La baisse du prix du pétrole pourrait améliorer cela en favorisant l’activité ce qui à terme se traduirait par un peu plus de tensions.
Mais ce sera long autant prendre le bus.
Large victoire de Shinzo Abe lors de l’élection à la chambre basse au Japon. Elle a été facilitée par une opposition fragile et prise au dépourvue. Cette victoire valide implicitement les Abenomics. Cependant le moral des ménages reste bas et les entreprises restent très prudentes notamment sur l’investissement (enquête Tankan du 4ème trimestre). Les prochaines déclaration d’Abe seront intéressantes
La question majeure cette semaine sera posée mercredi soir lors de la publication du communiqué de presse de la Federal Reserve puis durant la conférence de presse de Janet Yellen. La question sera celle du maintien ou pas de la phrase relative au « temps considérable » durant lequel les taux d’intérêt de la Fed resteront bas. Les données d’activité sont robustes mais l’absence d’inflation et de tensions nominales est une réserve dont dispose la Fed. Je reste persuadé qu’agir plutôt plus tard que trop tôt doit être la règle de la Fed car il existe encore des déséquilibres et qu’il n’est pas besoin de bouleverser les anticipations trop rapidement. On se souvient qu’en Mai 2013 la déclaration de Bernanke, alors président de la Fed, au Congrès avait fortement perturbé le marché immobilier.
On sera aussi très attentif aux élections grecques et notamment au score de Syriza. D’abord parce qu’un score élevé légitimerait son influence politique mais aussi parce que la probabilité de son accession au pouvoir n’est pas nulle. Cela se traduirait alors par une terrible remise en cause de ce qui a été décidé par la troïka dans la gestion de la crise grecque. Si Syriza arrivait au pouvoir on ne sait pas si le plus terrible serait la discussion avec Bruxelles et les nécessaires frictions qui en résulteraient ou si cela n’aboutirait pas tout simplement une remise en cause de la politique globale menée par la Commission depuis le début de la crise. Cela pourrait ouvrir la voie ou légitimer d’autres partis extrêmes en Europe.
Parmi les données on sera notamment attentif aux enquêtes IFO et INSEE auprès des chefs d’entreprise pour le mois de décembre et celle publié par Markit. En novembre l’IFO et l’INSEE d’un côté et Markit de l’autre ont eu des diagnostics opposés sur la situation conjoncturelle. Y aura-t-il convergence à nouveau en décembre?
Bonne semaine
