Le document complet est disponible ici Anticipations Hebdo du 19 Janvier 2015
L’élément clé durant la semaine du 12 Janvier 2015
La Banque Nationale Suisse a supprimé le plafond, à 1.2, qui existait entre le franc suisse et l’euro. Il avait été institué le 6 septembre 2011 au moment où la crise de la zone Euro faisait de la monnaie helvétique une monnaie refuge. On voit sur le graphique l’appréciation rapide du franc suisse. Cette mesure était justifiée aussi par un taux d’inflation très réduit. Une hausse de la monnaie se traduit par une importation d’inflation, ce qui à l’époque n’était pas souhaitable. La BNS est intervenue massivement pour tenir la parité de sa monnaie sur le seuil de 1.2. Cela a bien fonctionné mais la BNS a accumulé des réserves considérables puisqu’elle achetait des devises pour défendre le franc.
Le 15 janvier, la BNS décidait d’éliminer ce plafond. Spontanément la monnaie suisse s’est appréciée comme le montre le graphe. La hausse est voisine de 20%.
Pour compenser cette appréciation brutale, la BNS a réduit son taux de référence à -0.75% contre -0.25% auparavant. Il est probable que les entreprises suisses vont être immédiatement pénalisées par cette mesure comme le seront les emprunteurs en franc suisse. Ils bénéficiaient de taux bas avec un taux de change stable….ce n’est plus le cas.
La raison principale de ce mouvement de la BNS résulte très probablement des attentes du QE de la BCE et le maintien qu’il accentue d’un euro faible dans la durée.
La Suisse est en quasi déflation, ce mouvement de la BNS va accentuer cette situation.
- Le ralentissement des prix a été spectaculaire tant en zone Euro (-0.2%) qu’aux Etats-Unis (0.8%) ou encore au Royaume Uni (0.5%). Le repli du pétrole a un rôle clé dans ce recul du taux d’inflation. Il conservera ce rôle tout au long de l’année 2015 car le prix de l’or noir restera réduit.
- En France le taux d’inflation s’est inscrit à 0.1% en décembre soit 0.5% en moyenne sur l’ensemble de l’année. Comme pour la Z€ le taux d’inflation en 2015 sera proche de 0% du fait du pétrole.
- La situation conjoncturelle américaine a été un peu moins vive en décembre. La production industrielle a reculé de -0.1% mais sur le trimestre sa progression a été de +5.6% en taux annualisé (ce chiffre est à comparer à la hausse de 4.1% en T3 (taux annuel)). Pour les ventes de détail le repli a été de -0.9% en décembre et pour les ventes hors auto et essence le recul est de -0.3%. Cependant, pour ce dernier agrégat la progression a été de 5% en T4 après déjà 5% en T3 (taux annuel)
- La production industrielle de la zone Euro a augmenté en novembre de 0.2%. L’acquis pour le T4 à fin novembre est de +1.5%(taux annuel) à comparer avec le recul observé de -1.5% eu T3.
- Le profil du commerce extérieur chinois témoigne toujours d’une dynamique interne réduite.
Les points marquants de la semaine à venir
- L’élément clé sera bien entendu la réunion de la BCE avec l’annonce d’une opération de Quantitative Easing. L’objectif technique est de mettre en place une politique monétaire plus accommodante car malgré des taux à 0%, la croissance est médiocre et le taux d’inflation est négatif. Il faut de nouveaux moyens afin que la BCE puisse satisfaire à ses objectifs. C’est ce que disait clairement la semaine dernière la Cour Européenne de Justice: la BCE doit avoir les moyens de mettre en œuvre la politique monétaire nécessaire à l’atteinte de ses objectifs. L’objectif philosophique est l’Eurobonds
- Les élections grecques vont très certainement voir la victoire de Syriza
- Le “Lending Survey” de la BCE sera important pour voir ce qui se passe du côté des banques (mardi)
- L’emploi, les revenus (mercredi) et les ventes de détail (vendredi) au Royaume Uni
- Le PIB chinois (mardi) pour le T4 2014 et l’ensemble de 2014
- Première estimation des enquêtes PMI pour le mois de janvier (estimation avancée) (vendredi)
- L’enquête ZEW en Allemagne et l’enquête NAHB aux USA