Verbatim de ma chronique hebdo
Plusieurs points à retenir cette semaine
Le premier est la dynamique modérée de la croissance en zone Euro pour le 4ème trimestre. Le chiffre de 0.3% permet néanmoins d’avoir un niveau de PIB équivalent à celui observé au début de 2011 avant la mise en place des politiques d’austérité. L’impact de la longue récession allant de l’été 2011 jusqu’au point bas du premier trimestre 2013 est enfin comblé. Cela a été long et reflète l’absence de ressort de l’économie de la zone Euro. L’acquis pour 2015 est modeste à 0.35%.
On ne dispose pas encore du détail des composantes du PIB de la zone mais on a un détail géographique. Les deux pays les plus dynamiques au cours du trimestre ont été l’Espagne et l’Allemagne avec une croissance de 0.7%. La France a une allure plus modeste avec 0.1% alors que l’Italie est encore en phase d’ajustement à la baisse à -0.1%.
L’économie de la zone Euro est encore très hétérogène mais elle commence à bouger. Le rebond de l’activité observé depuis plusieurs trimestres en Espagne et au Portugal est positif même si les trajectoires sont encore loin d’être d’équilibre car ces mouvements s’opèrent avec un taux de chômage toujours très élevé.
On notera aussi avec un œil amusé que la Finlande toujours très rigoureux sur la nécessité des réformes structurelles a désormais une allure de PIB moins favorable que l’Espagne si l’on prend comme point de référence le début de la crise.
On relèvera aussi que l’Italie n’arrive pas à sortir de sa longue récession et que l’effet Matteo Renzi tarde à se manifester. L’Italie reste une véritable interrogation.
Quant à la France, son parcours reste modeste avec une croissance de 0.4% pour l’ensemble de l’année 2014. C’est le même chiffre qu’en 2012 et 2013 et c’est la progression constatée en moyenne depuis la rupture du 1er trimestre 2011. Dans le détail sur le trimestre, on relèvera l’amélioration des exportations, un chiffre de consommation qui progresse un peu moins vite mais toujours un recul de l’investissement. Au total, la demande interne et la demande externe ont chacune une contribution positive modeste compensée par le repli des stocks. Ces chiffres n’ont pas permis d’inverser à la hausse la dynamique de l’emploi. Si l’on peut avoir des attentes fortes pour 2015 en France, les chiffres publiés vendredi sur l’activité et l’emploi ne reflètent pas encore des signaux d’amélioration.
J’espère que les changements résultant d’une dynamique de demande plus affirmée permettront d’avoir une année 2015 en rupture par rapport à la dynamique très lente observée depuis le début de l’année 2011 tant en zone Euro qu’en France
La croissance japonaise a été de 0.6% (2.2% annualisé) tirée principalement par le commerce extérieur. La consommation est toujours sur une dynamique modeste mais positive. Pour l’année 2014 la croissance a été nulle et l’acquis pour 2015 est négatif à -0.3%
Le maintien pendant très longtemps de taux d’intérêt très bas en zone Euro a fait chuter l’euro mais oblige aussi les pays européens à être encore plus accommodants afin de ne pas voir leur monnaie s’apprécier. Cela s’était traduit par des taux de dépôts négatifs en Suisse, au Danemark et en Suède. La Banque de Suède a été plus loin en mettant en place un taux d’intervention négatif à -0.1%. La position prise par la BCE sur la durée et l’orientation de sa politique monétaire contraint l’ensemble des pays européens même en dehors de la zone Euro. Cela réduit leur indépendance monétaire
Aux USA, le repli des ventes de détail est important pour le deuxième mois consécutif en janvier. Sur le premier mois de l’année elles reculent de -0.8%. Cependant hors éléments volatils comme les ventes d’auto et d’essence, les dépenses ont progressé. L’impact des dépenses d’essence est fort puisque en un an, son poids dans l’ensemble des ventes de détail a reculé de près de 3 points. Les ménages bénéficient ainsi d’un pouvoir d’achat supplémentaire de plus de 10 Mds de dollars sur un an. Ce n’est pas négligeable.
En Chine, l’inflation continue de ralentir. Le taux d’inflation est à 0.8% et les prix de production reculent de -4.3% sur un an. Cela traduit bien sur un effet lié à l’énergie mais aussi une demande insuffisante pour créer une dynamique interne plus robuste. La politique monétaire va continuer de s’ajuster.
Dans la semaine qui s’ouvre on retiendra particulièrement les premières enquetes pour le mois de février avec dès mardi l’enquête ZEW en Allemagne et vendredi les estimations avancées des enquêtes Markit en Chine, au Japon, en zone Euro, en Allemagne, en France et aux Etats-Unis
On aura aussi l’inflation en France jeudi ainsi que de nombreux chiffres au Royaume Uni (inflation mardi, emploi, mercredi, ventes de détail vendredi). On aura aussi mercredi les minutes de la dernière réunion de la banque d’Angleterre. Enfin on sera attentif à la production industrielle américaine mercredi et aux mises en chantier de logement mercredi également.
On attendra aussi aujourd’hui la réunion de l’Eurogroup sur la Grèce
Bonne semaine