Verbatim de ma chronique hebdo
De nombreux évènements importants ont jalonné la semaine
Le premier est la victoire à une large majorité des conservateurs de David Cameron au Royaume Uni lors des élections générale.
Le premier ministre sortant n’aura pas à composer avec un autre parti pour diriger le pays. Au regard du profil de l’emploi et de l’indice de confiance des consommateurs, cette victoire est peu surprenante mais c’est son ampleur qui l’est.
Sur le plan économique, j’ai développé dans une chronique, la semaine dernière, un certain nombre de facteurs sur lesquels des déséquilibres persistaient et je ne reviendrai pas dessus aujourd’hui.
En revanche, la majorité absolue des Torys fait que la question du référendum va se poser très rapidement sans que David Cameron ait à composer. Il y aura une consultation en 2017 sur l’appartenance du Royaume Uni à l’Union Européenne. On sait les milieux d’affaires plutôt hostiles à une telle rupture, l’important sera donc dans la question et la façon dont elle sera formulée. Tant que cette question n’est pas plus clairement précisée, il y aura une forte incertitude sur la relation entre le Royaume Uni et le reste de l’Europe. Cela sera pénalisant pour la dynamique de l’activité entre les deux.
Pour les autres pays européens ce référendum va potentiellement fragiliser la construction européenne car elle pourrait ouvrir un processus de déconstruction de l’union Européenne. C’est dans une optique plus longue le plus préoccupant car, au-delà de la construction économique, l’Union Européenne est avant tout une construction politique c’est à dire un souhait de construire ensemble des Européens. Si un tel édifice est fragilisé, les forces centrifuges que l’on voit déjà à l’œuvre risquent de s’accentuer dans un schéma où nous serions tous perdants car à l’échelle du monde, chaque pays de l’Europe pris individuellement est petit et avec une incidence sur la marche du monde très réduite.
Le deuxième point est la remontée très rapide des taux d’intérêt en zone euro. Le taux du 10 ans allemand est passé de moins de 10 points de base à près de 60 points de base en 2 semaines. Pour le taux français la remontée du taux à 10 ans a été forte également se situant désormais bien au-delà de 80 points de base contre un peu plus de 30 il y a 2 semaines. La question est double : est ce que ce mouvement traduit une défiance vis à vis du marché obligataire ? et quel a été le facteur déclencheur ?

Pour autant, les modèles développés sur les taux d’intérêt n’intégraient pas un repli aussi rapide. La dynamique des taux d’intérêt peut s’expliquer par un indicateur d’activité (indice PMI), par la taille du bilan de la BCE, par les anticipations d’inflation et par le taux d’intérêt de court terme.
Au regard de ces éléments, le repricing du taux allemand à 10 ans n’est pas une aberration. La remontée du taux allemand corrige un excès à la baisse par rapport à la valeur que peut donner le modèle.
Le profil à venir du taux allemand dépendra de l’ampleur de la reprise en zone Euro et des anticipations d’inflation compte tenu de la politique menée par la BCE.
De ce point de vue, le profil des anticipations d’inflation sera important au regard de l’évolution récente du prix du pétrole. Si le prix du pétrole reste élevé voire s’accélère à la hausse durant la deuxième partie de l’année alors la comparaison avec l’année 2014 se traduira par une contribution positive du prix de l’énergie au taux d’inflation alimentant ainsi les anticipations d’inflation et limitant le reflux des taux d’intérêt.
Je pense que la hausse récente du prix du pétrole est excessive au regard de la production, des stocks accumulés et d’une demande qui reste morose. L’idée d’une demande qui s’accentuerait dans la deuxième partie de l’année fait l’hypothèse d’un retour à la normale en terme de croissance, ce qui est peu probable.



Des déséquilibres demeurent avec notamment un taux d’emploi qui ne progresse plus notamment chez les 25-54 ans. Cela reflète un manque de pression sur le marché du travail et des taux de salaire qui évoluent peu. Le taux de salaire du secteur privé ne progresse que de 2.2% et de 1.8% sur les 3 derniers mois en taux annualisé. Le taux de chômage a reculé à 5.4%.






Ce même mercredi on aura aussi l’emploi en France pour le premier trimestre, l’inflation française d’avril mais aussi les ventes de détail aux USA et la production industrielle en Grande Bretagne et en Zone Euro pour le mois de mars. Vendredi, la production industrielle américaine sera publiée
Mercredi encore, les chiffres d’activité en Chine seront attendus sur les ventes de détail, la production et l’investissement.
Réunion ce lundi de la Banque d’Angleterre, pas de changements attendus
Bonne semaine