Le chiffre de l’emploi est en net ralentissement depuis le mois d’août. En septembre, 142 000 emplois ont été créés simplement et le chiffre de créations d’août a été nettement révisé à la baisse à 136 000 contre 173 000 initialement annoncé.
Depuis le début de l’année le chiffre moyen de création d’emplois est de 198 000 contre 238 000 en 2014 sur la même période.
Sur le graphe on observe clairement le changement de tendance. Les chiffres de 2015 sont sur les 2 derniers mois nettement en-dessous de ceux de 2014.
Il est cependant clairement trop tôt pour parler de changement de régime.
Ce ralentissement a surpris au regard des inscriptions hebdomadaires au chômage. Généralement les deux indicateurs ont des allures plutôt cohérentes. C’était vrai avant la crise, cela ne l’est plus aujourd’hui comme le montre le graphe. La dynamique a changé sur la période récente. Utiliser les inscriptions hebdomadaires pour prévoir l’emploi n’a plus la même pertinence qu’avant la crise. A l’époque les deux indicateurs se suivaient, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Les deux allures semblent indépendantes.

Le repli du taux d’activité va au-delà des effets démographiques et le taux d’emploi n’arrive pas à revenir sur un niveau cohérent avec celui constaté avant la crise.

Le graphe ci-dessous montre l’évolution mensuelle de l’emploi sur l’année 2015 selon les contributions de chaque secteur.
Les trois grands secteurs pourvoyeurs d’emplois (Services aux entreprises, loisirs et Santé & Education) sont moins dynamiques et ont une contributions plus réduite. Cependant ce ralentissement n’est pas spécifique à ces trois secteurs. Seule la distribution a une allure robuste, c’est peu. Le secteur manufacturier qui avait eu une contribution positive a pour le 2ème mois consécutif une contribution négative.

La construction et les secteur manufacturier ont encore un déficit supérieur à 1 million d’emplois par rapport à janvier 2008. Ce que nous dit ce graphe est que le marché du travail n’est pas homogène.
On notera que l’emploi public est nettement reparti à la hausse sur les 4 derniers mois.

Je reste persuadé qu’au regard des données macroéconomiques (l’emploi aujourd’hui, l’ISM manufacturier hier), la banque centrale américaine a tout intérêt à agir trop tard que trop tôt. Octobre et décembre pourraient encore être top tôt au regard des données macroéconomiques.

