L’inflation au sein de la zone Euro a nettement accéléré en janvier. Elle s’est établie à 1.8% contre 1.1% en décembre 2016.
Le graphique qui cumule les contributions à l’inflation fait à nouveau ressortir un effet lié au prix de l’énergie.
La lecture du graphe est la suivante: la courbe rouge représente la contribution du prix des biens à l’inflation, la courbe bleue est la somme de la courbe rouge et de la contribution du prix des services à l’inflation, la courbe verte est la somme de la courbe bleue et de la contribution du prix des produits alimentaires à l’inflation. On observe que cette courbe verte, qui reflète l’évolution des prix de plus de 90% des produits composant l’indice des prix, est relativement stable. Depuis la mi-2014, cette contribution évolue entre 0.6% et 0.85% soit un corridor assez étroit.
La volatilité vient du prix de l’énergie. La courbe violette est la somme de la courbe verte et de la contribution du prix de l’énergie à l’inflation. On observe que la volatilité de l’inflation ne provient que du prix de l’énergie et que l’accélération récente ne reflète que l’effet lié au prix de l’énergie et plus précisément au prix du pétrole.
Si l’on fait l’hypothèse que le prix de l’énergie reste à 55 dollars au cours des prochains mois alors il n’est pas improbable que le point haut de la contribution de l’énergie au taux d’inflation ait été atteint en janvier. C’est ce que montre le graphe suivant. L’évolution du prix de l’énergie (en bleu) se cale sur la courbe rouge qui indique l’évolution annuelle du prix de l’énergie si celui ci reste à 55 dollars avec une parité de 1.06 (soit un prix de 51.8 euros). Le prix moyen en janvier était de 55.7 dollars soit 52.4 euros.
En d’autres termes, si le pétrole reste au voisinage de 55 dollars, le point haut de l’inflation est proche. Il y a un peu d’inertie dans l’évolution de la contribution de l’énergie au taux d’inflation (courbe violette). Elle devrait monter encore un peu en février avant de se réduire.
La BCE a raison de ne pas bouger sa stratégie monétaire puisque le taux d’inflation va converger au voisinage du taux sous-jacent qui est stable à 0.9%.
Comparaison du prix de l’énergie année par année depuis 2013. On note l’écart très important entre le prix en 2017 et celui de 2016 à la même période. Cet écart va se résorber, réduisant ainsi la contribution du prix de l’énergie.