Lors de sa réunion des 25 et 26 janvier, la banque centrale américaine a confirmé qu’elle augmenterait ses taux d’intérêt dès sa réunion de mi-mars.
Elle a surtout indiqué que très rapidement après elle commencerait l’opération de réduction de son bilan. Ce thème qui avait encombré les minutes de la réunion des 14 et 15 décembre, 26 citations sur ce thème, est devenu réalité. Sa mise en œuvre pourrait démarrer dès que le taux des fed funds aura commencé à augmenter. La surprise est sur ce point, beaucoup plus rapide qu’attendu même avec une lecture attentive des minutes.
Une telle vitesse d’exécution devrait dans un premier temps pousser les taux d’intérêt de long terme US à la hausse. Cela se traduira par une hausse des taux longs ailleurs dans le monde.
La liquidité globale va se réduire après ce mouvement de la Fed pesant sur l’activité économique globale. La raison de cette vitesse d’exécution est d’éviter que la hausse de l’inflation ne se prolonge et pèse dans la durée sur l’économie US. Un taux d’inflation trop élevé sans réaction de la banque centrale aurait pu entraîner des comportements entraînant une plus grande persistance de l’inflation. La Fed ne voulait pas prendre ce risque.
Ce changement de régime va peser sur la croissance américaine à un moment où la Maison Blanche est en difficulté. Elle ne peut faire passer son plan “Build Back Better” et sa réforme électorale a échoué. La baisse de popularité de Joe Biden pèse sur les intentions de votes. Les démocrates sont en passe de perdre le contrôle du Congrès lors des élections de mid-term en novembre prochain.
La garde rapprochée, la Fed, intervient pour porter secours à la Maison Blanche afin de limiter puis de réduire le risque sur l’inflation car les ménages y sont très sensibles. Si cela fonctionne, les démocrates seront dans une meilleure position politique pour ses élections de mid-term.
Le schéma est donc d’intervenir très vite pour réduire rapidement le risque d’une inflation trop élevée trop longtemps. L’impact sur l’économie est secondaire en raison de la bonne tenue du marché du travail et de l’effondrement du taux de chômage à 3.9% en décembre 2021.
Si l’inflation est vaincue avant l’été, la question du pouvoir d’achat, toujours très important lors des élections, pourraient passer un peu en second plan, réduisant alors les risques politiques pour les démocrates.