La dynamique des salaires change d’allure au sein de la zone Euro. En septembre, la progression du taux de salaire, tel que mesuré par le site de recherche d’emploi Indeed, n’est plus que de 3.6% contre 5.1% au plus fort de l’inflation en octobre 2022.
En France également, la dynamique se fait moins forte. La hausse du salaire, toujours selon la référence Indeed, est de 4.1% en septembre.
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Le profil entre la France et la zone Euro n’est pas directement comparable parce que le taux d’inflation n’a pas la même allure dans les deux zones géographiques mais aussi parce qu’en France il y a une indexation du SMIC sur l’inflation qui fait que le salaire “colle” au taux d’inflation de façon plus proche qu’ailleurs.
Pour appréhender ce qui va se passer, notamment sur l’inflation, il faut prendre en compte deux phénomènes:
Le premier est qu’en cas de choc fort sur l’inflation, les négociations salariales se calent sur une dynamique de rattrapage. On ne peut plus être uniquement et principalement sur les anticipations de l’inflation à venir. Or le taux d’inflation ralentit très nettement et ce phénomène va se lire progressivement dans le profil de hausse des salaires.
Le second est le changement probable du comportement du marché du travail. Le cycle est nettement moins dynamique, on l’a vu encore ce matin avec les enquêtes menées par l’Insee. Les besoins d’emploi des entreprises, à l’échelle européenne, vont s’ajuster à ce momentum plus limité de l’activité économique. Cela se traduira par un changement d’équilibre sur le marché du travail et un moindre pouvoir de négociation pour les salariés.
Ces moindres tensions sur les salaires se répercuteront sur une contribution plus réduite du prix des services au taux d’inflation. Or c’est cette partie de l’indice des prix qui maintient l’inflation à un niveau élevé. Cette contribution va baisser et le taux d’inflation avec elle.
L’action de la BCE est achevée.