La question de la situation de l’économie française a hanté les esprits lors de la publication de la notation de l’économie française par Standard and Poor’s.
L’agence américaine pointe du doigt une croissance à venir réduite, un déficit public toujours important en 2027 et une dette publique en hausse de près de 2 points de PIB à cet horizon par rapport à 2023. Elle n’est pas d’un enthousiasme excessif.
La réponse a été magnifique. La bonne situation de l’économie française aujourd’hui résulterait de la stratégie adéquat menée durant les deux chocs qu’ont été la pandémie et la crise de l’énergie.
Qui a raison ?
On peut faire un graphe retraçant la trajectoire de l’économie française, mesurée par le PIB par tête, entre 2019 et 2023 tout en prenant en compte l’évolution de la dette publique sur la même période et en comparant ce profil à ceux des autres pays de la zone. Cela me parait une évaluation cohérente de la problématique posée.
L’axe horizontale mesure la progression du PIB par tête en volume entre 2019 et 2023. En Irlande, la hausse est supérieure à 20% et de 8% en Grèce. En Autriche, le PIB par tête a reculé de 1.6% sur la période.
L’axe vertical mesure la différence de la dette publique sur le PIB entre 2019 et 2023. En Irlande, la dette publique a baisse de presque 15 points de PIB entre 2029 et 2023. Celle de la Grèce s’est réduite de 17 points de PIB. A Malte, la dette publique a augmenté de 10 points de PIB.
La droite bleue est la relation statistique entre les deux indicateurs. Je n’en tirerai pas de conclusions excessives.
Où se situe la France ?
La France est en haut à gauche sur le graphe.
Sur la période, le PIB par tête a été stable alors que la dette publique augmentait de 12 points de PIB.
Le soutien à l’économie française a probablement été excessif sur la période au regard des résultats. L’amortissement des chocs, permis par la politique budgétaire très accommodante, a évité une situation macroéconomique délétère, notamment sur l’emploi. Pour autant, on peut continuer de s’interroger sur l’efficacité de la stratégie menée au regard de son impact très limité sur la croissance.
C’est peut être la structure de l’économie française qui nécessitait cette politique d’endettement fort pour ne pas sombrer mais cela veut dire que beaucoup reste à faire pour qu’elle retrouve une trajectoire équilibrée. Si c’est le cas, la note de l’économie française est peut être trop bonne.
L’économie française manque probablement de capacité à croitre de façon autonome. La dette publique et/ou privée ne peut être le recours systématique pour alimenter la hausse de l’activité.
C’est cela me semble-t-il la bonne question, comment croître de façon autonome par l’efficacité du système productif installé ?