Le taux d’inflation s’est inscrit à 2.8% en décembre. Sur l’ensemble de l’année, il s’établit à 1.6%. Au regard des 50 dernières années, le taux d’inflation n’apparait pas en rupture contrairement à ce qui s’observe aux US (7%) ou même, sur une période plus courte, en zone Euro (5%).
Le taux d’inflation sous-jacent est à 2% et sa contribution au taux d’inflation à 1.4%.
Pour 2022, le taux d’inflation moyen sera plus élevé car, comme le montre le deuxième graphe, l’acquis à la fin 2021 pour 2022 est élevé (le taux d’inflation de décembre est bien plus élevé que la moyenne). En reprenant les évolutions mois par mois de 2015 à 2019, et en les appliquant à 2022, le taux d’inflation moyen serait de 1.9% alors qu’en glissement sur un an il ne serait que de 1%.
Avec le même calcul, le taux d’inflation sous jacent, à 1.1% en moyenne en 2021, devrait s’inscrire à 1% en moyenne en 2022.
L’analyse des contributions montre le poids toujours conséquent de l’énergie qui explique la moitié du taux d’inflation en décembre (voir le 4ème graphe). La hausse de l’inflation sous-jacente résulte principalement du rattrapage sur le prix des services (courbe rouge dans le 3ème graphe). Cela traduit une contribution très négative à l’automne 2020.
Le prix des biens, en décembre, a une contribution réduite, marginalement plus forte qu’en 2020 et 2021.
Quant aux prix alimentaires, leur contribution s’accroit mais sans commune mesure avec la hausse constatée dans les prix alimentaires mondiaux. Il pourrait y avoir un rattrapage.
Sur les contributions mensuelles, il y a une hausse significative des services en novembre et décembre alors que le prix de l’énergie se replie (le prix du pétrole a reculé en décembre par rapport à novembre lors de l’apparition du variant omicron).
L’indice des prix payés dans l’enquête Markit ne donne pas de signaux de repli du taux d’inflation pour les mois qui viennent.
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Le taux d’inflation va potentiellement rester élevé en raison de la hausse du prix de l’énergie et de l’électricité en particulier. Pour que cela ne soit pas une source de négociation d’une indexation des salaires et pour limiter les pertes de pouvoir d’achat, le gouvernement va prendre la hausse de l’électricité à sa charge (20 Mds en 2022).
Dès lors, l’enjeu pour 2022 est celui de la maîtrise des prix de l’énergie, notamment de l’électricité. Le gouvernement ne pourra pas mutualiser éternellement et il faudra, à un moment, s’interroger sur les ressources énergétiques et électriques de l’économie française.
L’investissement public doit choisir la façon dont la France va gérer la transition énergétique pour que la situation actuelle ne puisse pas se reproduire. Sinon, les ménages en paieront le prix fort.