Il y a peu, la Russie apparaissait comme une exception dans la dynamique de l’économie mondiale. La Chine, les Etats-Unis et l’Europe conditionnaient principalement leurs comportements aux questions économiques. La Russie était le seul grand pays à adopter systématiquement le rapport de force comme fondement de son comportement.
Avec l’arrivée de Trump à la Maison Blanche la situation a basculé et le camp en faveur des rapports de force a grandi brutalement.
L’Europe prise au piège est obligée de réagir vite. Cela se traduit par des hausses de dépenses sur le militaire. Un plan de 800 milliards d’euros a été adopté par Bruxelles. L’Europe se mobilise pour faire face à une forme d’imprédictibilité qui caractérise désormais le monde.
Il y a de nombreuses questions non exclusives qui sont posées.
La période que l’on connaît est elle transitoire ou permanente ? En fonction de ce que l’on anticipe la réponse n’est pas la même. S’il s’agit de tensions temporaires alors il faut savoir montrer ses muscles et être patient.
Si le changement est permanent alors on peut avoir le sentiment que la rupture que l’on connaît actuellement ne sera pas associée à un équilibre stable. C’est la possibilité d’un conflit.
La deuxième question est un moindre attrait pour les actifs financiers américains. Ils représentaient et depuis longtemps les actifs sans risque. Ils concentraient l’intérêt de tous les investisseurs par la solidité que représentaient les Etats-Unis tant sur le plan démocratique qu’économique.
Si les USA font cavaliers seuls alors il faudra trouver et définir des systèmes alternatifs. La Chine et l’Europe mais aussi le reste du monde devront définir une ou plusieurs autres boussoles pour orienter les flux financiers. La fin de USAID qui venait en aide au développement dans les régions les plus fragiles est un premier signal du désengagement américain.
La troisième question porte sur le climat. Cette question qui est passée du dessus au dessous de la pile n’est en aucun cas réglée. La température qui grimpe, les points de bascule qui se rapprochent rapidement et la multiplication des événements climatiques sont autant de signaux qui ne vont pas s’arrêter avec l’arrivée de Trump à Washington.
Compte tenu du «Drill, baby, drill» et du manque de moyens désormais attribués au GIEC cette question va vite revenir au premier plan.
On aura besoin de technologies expertes sur cette question. Elles ne seront pas américaines en raison du désengagement US mais elles seront chinoises. Dans l’Empire du milieu, la question climatique est toujours prise au sérieux et les techniques de décarbonations et d’énergies renouvelables s’y développent.
La bataille technologique menée par les US pour contraindre la Chine risque de se retourner pour basculer en faveur de Pékin parce que le monde aura besoin d’échapper à une température trop élevée. Les US auront a lors perdu la bataille.
D’autres questions sont posées, nous y reviendrons.