Economie Globale(*)
L’indice mondial, en rouge sur le premier graphique, s’inscrit à 53.3 en février 2014 soit son plus haut niveau depuis avril 2011.
D’une manière générale la lecture de ce premier graphe suggère une situation plutôt robuste du coté des pays industrialisés. En revanche, l’indice des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) continue de s’infléchir passant sous le seuil de 50 sous l’influence de la Chine et de la Russie.
Les indicateurs anglais, japonais et de la zone Euro se stabilisent après une période de forte hausse. La dynamique des commandes s’y est accentuée rapidement et devrait se traduire par une hausse significative de la production industrielle au cours du premier semestre 2014. Ces signaux sont robustes, notamment pour la zone Euro.
Les Etats-Unis sont en phase incertaine en raison de l’aléa climatique qui a affecté l’activité en Janvier et en Février. La chute de janvier notamment sur l’ISM a été en partie compensée en février. L’ISM se retrouve au dessus de sa moyenne de long terme. Cela ne peut s’assimiler à une rupture.
L’amélioration constatée dans ces enquêtes notamment dans les pays industrialisés (l’indice Emergent, plus large que les BRIC, n’a pas encore été publié) est cohérente avec l’accélération constatée en fin d’année sur le commerce mondial.
Le secteur manufacturier retrouve progressivement une dynamique plus positive qui accompagne la hausse des échanges. Cet enchaînement vertueux devrait se traduire par une plus grande robustesse du cycle économique et créer ainsi davantage de persistance à la hausse de l’activité.
Zone Euro
La dynamique de la zone Euro se maintient nettement au dessus du seuil de 50. Le mouvement haussier est cohérent même s’il n’est pas uniforme.
Ce qui nous intéresse ici est de savoir si ce mouvement va se prolonger durablement. et être le creuset de la reprise de la croissance. Pour cela le deuxième graphique sur la zone Euro est important. La hausse des flux de commandes et l’ajustement des stocks devraient se traduire par une progression significative de l’activité industrielle au cours des prochains mois et être ainsi le socle d’une reprise plus durable de l’expansion.
Etats-Unis
La dynamique de reprise de l’économie américaine a été fragilisée et perturbée par l’aléa climatique de début d’année. L’ISM avait chuté de 56.5 en décembre à 51.3 en janvier avant de rebondir à 53.2 en février (au dessus de la moyenne de long terme).
Ce qui nous intéresse ici est l’indication que donne cette enquête en terme de productivité c’est à dire en capacité pour l’économie de créer un surplus qui pourra être redistribué.
Le graphe ci-dessous montre une mesure de la productivité issue de l’enquête ISM et la mesure de la productivité du Bureau of Labor Statistics de l’administration américaine. La cohérence des deux indicateurs est forte. Le retournement récent de l’indice issu de l’enquête reflète l’aléa météorologique mentionné.
Si, comme je le pense, ce n’est qu’un aléa, le repli récent sera vite effacé. Dans le cas contraire, cela signifierait une bascule vers une croissance beaucoup plus lente. On n’en perçoit pas spontanément les raisons d’autant que les flux de commandes se sont repris en février et que par ailleurs les commandes de biens d’équipement restent à un haut niveau traduisant la confiance des chefs d’entreprise sur le cycle actuel. Les chefs d’entreprise ont toujours envie d’investir.
BRIC
L’indice BRIC s’est infléchi en raison du repli de l’indice chinois (l’indice est pondéré par le PIB et le PIB chinois est de loin le plus important des 4). Le point à retenir est le rebond de l’indice indien et surtout l’hétérogénéité des indicateurs. Cela reflète la situation des pays émergents actuellement. Il y a une grande hétérogénéité car chacun doit trouver de nouveaux repères afin de converger vers une trajectoire de croissance durable. La Chine ne créant plus une dynamique commune, chaque pays doit déterminer son propre profil.
(*) Les enquêtes reprises ici ont une lecture simple – Lorsque l’indicateur est supérieur à 50 l’activité s’améliore – Les indices présentés ici sont des indicateurs synthétiques prenant en compte la production, les flux de commandes, l’emploi, les stocks et les délais de livraison. Chacune de ces variables a une pondération spécifique. Plus l’indice s’éloigne de 50 vers le haut plus l’activité s’accélère. – Le raisonnement est le même mais en sens inverse pour un indice au-dessous de 50.