La conjoncture de l’économie globale ne s’accélère pas. C’est le constat que l’on peut faire à la lecture des enquêtes PMI et ISM publiées lundi pour le secteur manufacturier. L’indicateur mondial montre toujours une hausse de l’activité mais à un rythme modéré. C’est une situation observée depuis quelques mois dans laquelle on ne perçoit pas de rupture.
Concernant les pays industrialisés, l’indice américain de l’enquête PMI/Markit suggère toujours une hausse soutenue de l’activité. C’est le cas aussi du Royaume Uni. Le Japon s’améliore à la marge. L’indice de la zone Euro retrouve une allure plus soutenue. Il s’inscrit à son niveau le plus élevé depuis le mois de juillet dernier.
Concernant les pays BRIC, le signal est encore au ralentissement. Les composantes de cet indicateur ont des trajectoires divergentes. L’indice chinois montre pour le 2ème mois consécutif un repli de l’activité. L’indice indien continue de progresser mais moins rapidement alors que l’indice brésilien suggère une stabilisation de la situation manufacturière. Enfin, affectée par le repli du prix du pétrole, l’indice russe indique une contraction plus rapide de l’activité. La récession russe sera forte cette année.
Au sein des pays industrialisés on notera que l’indice ISM américain a une allure moins optimiste que celle issue de l’enquete Markit. Après une progression forte et soutenue pendant plusieurs mois, l’indice montre une activité qui continue de progresser mais à un rythme plus réduit. Autour de la fin de l’année les signaux sur l’économie américaine apparaissent plus fragiles. C’est probablement l’impact passager de la baisse du prix de l’énergie qui modifie les équilibres. La caractéristique de l’enquête ISM de janvier est le ralentissement très rapide des flux de commandes. Le ratio des nouvelles commandes sur les stocks suggèrerait, s’il se maintenait à ce niveau tout au long du trimestre, une croissance du PIB nettement moins rapide que celle observée en 2014.
En zone Euro l’activité donne un signal plus positif. L’indice est au plus haut depuis juillet 2014. Cela ne traduit pas encore une accélération brutale de la croissance du secteur manufacturier. Néanmoins, le ratio des nouvelles commandes sur stocks s’améliore encore au mois de janvier. C’est un signal plus favorable pour la conjoncture immédiate.
La lecture par pays suggère trois groupes distincts. Le groupe de tête avec l’Irlande, l’Espagne et les Pays-Bas. L’activité y est robuste. L’Allemagne et la zone Euro ont des trajectoires proches et modérées. Le troisième groupe comprend l’Italie et la France pour lesquels les signaux sont plus robustes même si les indices montrent encore une contraction. En revanche la situation reste dégradée en Autriche et en Grèce.
On notera enfin que l’appréciation brutale du franc suisse depuis le 15 janvier a un impact négatif majeur sur la conjoncture. L’indice suisse a plongé et son niveau traduit en janvier un risque de récession. La perte de compétitivité après la hausse du taux de change est violente et va pénaliser durablement l’activité helvétique. La décision de la Banque Nationale Suisse de retirer le plafond entre l’euro et le franc suisse va peser durablement sur l’activité en Helvétie.