Verbatim de ma chronique du jour
Retournement de la conjoncture manufacturière, c’est désormais l’Europe qui apparait la plus dynamique. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou encore le Royaume Uni et l’Irlande montrent une expansion forte et robuste dans ce secteur manufacturier. La France est en retrait tardant à se joindre à ce mouvement régional. D’ailleurs si l’on regarde l’ensemble des indices européens il y a une dissociation entre une dynamique européenne qui s’installe et la France, l’Autriche et la Grèce qui sont en retrait.
C’est là-dessus qu’il conviendrait de s’interroger en France. Dire que la reprise est là mais déjà prendre du retard sur les partenaires européens de la France est problématique.

On notera ici le changement haussier brutal de l’Italie. J’avais déjà noté au début du mois de mars l’amélioration spectaculaire des indices de confiance des consommateurs et des entreprises. Ce mouvement haussier s’est encore accentué en mars et sur l’indice Markit il y a aussi une véritable rupture.


Sur les pays BRIC, l’indice est repassé sous le seuil de 50 et 3 indices sont sous le seuil de 50 et l’Inde reste légèrement au dessus à 52.1 (entre ma chronique audio et ce post le chiffre indien a été publié et je l’ai intégré).
En Chine l’indice Markit est à 49.6, c’est le cas aussi de la Russie où pour le 4ème mois consécutif l’indice est sous le seuil de 50. Au Brésil l’activité manufacturière s’effondre. L’indice Markit est passé de 49.6 en février à 46.2 en mars. Le Brésil d’ailleurs est dans une très mauvaise passe. Outre cet indice, la production industrielle a reculé de près de 10%, en taux annualisé, sur 3 mois en février et le moral des ménages est au plus bas, en véritable rupture. Qu va-t-il se passer au Brésil ? Le pays ne va pas bien mais les taux d’intérêt de la banque centrale sont au plus haut parce que l’inflation ne sera pas dans la cible de la banque centrale. Clairement et au delà du risque politique lié aux affaires, le Brésil s’enfonce dans une crise préoccupante.

Quant aux USA ils donnent des signaux divergents. L’indice ISM du secteur manufacturier est retombé à 51.5 en mars son plus bas niveau depuis la mi 2013. A 51.5 il est passé sous le niveau observé en zone euro à 52.2. A l’exception de l’épisode de janvier 2014 (grand froid aux USA) on voit que c’est la première fois depuis juillet 2009 qu’une telle situation se produit. (voir graphe ci-dessous). La dynamique n’est pas la même coté USA en 2014 et en 2015.
Dans le même temps l’indice Markit pour les USA montre une accélération vive de l’activité en février et mars. La divergence entre les deux indicateurs est marquée sur les flux de commandes. Dans l’ISM les commandes ralentissent nettement à un niveau compatible avec une inflexion significative de l’activité. En revanche dans l’enquête Markit la hausse des commandes est robuste.
Plus dans le détail les commandes à l’export chutent fortement dans l’enquête ISM alors qu’elles sont stable à 50 dans l’enquête Markit. Dans les deux cas cependant la hausse du dollar apparait comme un frein.




