L’estimation avancée de l’enquête Markit pour l’ensemble de la zone Euro montre une amélioration marginale en mars par rapport à février. L’indice synthétique (pondération des deux indices synthétiques par la valeur ajoutée de chacun des deux secteurs) passe de 52.1 en février à 52.3 en mars. L’activité globale continue de progresser mais à un rythme modéré. Le repli de l’indice constaté depuis le point haut de novembre (53.35) n’est pas compensé par un rebond mais simplement par une stabilisation. Ce n’est pas un signal robuste sur la dynamique de l’activité.
Sur l’ensemble du trimestre l’indice synthétique moyen s’est établi à 52.4 contre 53.1 pour le dernier trimestre de 2015. On constate qu’en dépit du rebond de mars, l’indice est inférieur à sa moyenne. C’est le secteur manufacturier qui s’est ajusté le plus avec un repli de près d’un point entre les deux trimestres alors que l’indice des services reculait d’un peu plus d’un demi point.
Le détail de l’enquête montre qu’il n’y a pas d’accélération des flux de commandes (le ratio des commandes sur stocks ralentit, ce qui serait cohérent avec un ralentissement de la production industrielle) et que la dynamique de l’emploi est plus limitée.
Les données du premier trimestre, selon cette enquête,, ne suggèrent pas une accélération de l’activité par rapport au dernier trimestre 2015.
Le détail par pays (Allemagne et France) montre un rebond pour la France alors que l’indice allemand indique un ralentissement supplémentaire de l’activité.
L’indice français s’extirpe ainsi de la zone de contraction de l’activité sous le seuil de 50. Sa moyenne sur le trimestre est de 50.35 contre 51.1 sur les 3 derniers mois de 2015. L’indice synthétique du secteur manufacturier passe cependant sous le seuil de 50 en mars (49.6) et sa moyenne sur le trimestre est de 49.9 contre 50.9 au dernier trimestre 2015. Les services reculent de 0.6 point à 50.5.
L’indice allemand est plus de 2 points au-dessous de son point haut de décembre 2015. Sur le trimestre, l’indice pour l’ensemble de l’économie allemande est en repli de 1 point à 52.9. C’est principalement le secteur manufacturier qui est pénalisant avec une baisse de 1.6 points à 51.1 alors que les services se replient de 0.7 point.
L’activité n’accélère pas en zone Euro et le ralentissement de l’Allemagne montre une certaine perméabilité aux chocs externes qui pénalisent principalement son secteur manufacturier. L’enquête IFO valide aussi la fragilité du secteur manufacturier allemand. La faible croissance de l’économie globale et notamment de l’Asie et de la Chine est un frein pour l’économie allemande. Sans action directe sur la demande pour amortir ce choc externe via la politique économique l’activité restera fragile même après les mesures annoncées par la BCE. En effet, l’euro ne baisse pas et il faut donc substituer de la croissance interne à la zone Euro à une croissance externe qui s’étiole pour maintenir le niveau de l’activité. Le cycle de la zone Euro n’est pas suffisamment synchronisé pour qu’il y ait un relais spontané suffisamment fort. Ce manque d’autonomie est pénalisant alors que cela était un élément clé de la trajectoire attendue pour la zone Euro. D’où la nécessité de la politique économique.
La croissance pour la zone Euro était de 0.3% au dernier trimestre 2015, il est peu probable qu’elle soit supérieure à ce niveau pour les trois premiers mois de l’année. Cela implique qu’une expansion de 1.5% pour l’année 2016 est probablement un plafond.
Annexe